samedi 23 mars 2013

Résumé de l’actualité de la semaine du 16 au 22 mars 2013

Après l’Union Européenne qui a vivement condamné le 27 février la « colonisation » israélienne dans les territoires disputés comme « systématique, délibérée et provocatrice » et empêchant l’édification d’un Etat palestinien, une mission du Conseil des droits de l’homme de l’ONU vient de demander « l’arrêt immédiat de la colonisation » au gouvernement israélien qui vient de se former. La visite de Barack Obama en Israël et à Ramallah est cette semaine un événement à noter. Des manifestations ont eu lieu à Ramallah et à Gaza contre cette venue. En Israël, Obama a déclaré qu’« Israël n’a pas de meilleur allié que les Etats-Unis » ; s’agissant de la question iranienne, il s’est exprimé ainsi à cette occasion : « Chaque pays doit prendre ses propres décisions quand il s’agit d’immenses opérations militaires ». A Ramallah, Mahmoud Abbas a une nouvelle fois prétendu devant Obama que les constructions israéliennes sont l’obstacle à la paix et a réclamé le droit de « vivre en paix dans un Etat indépendant au côté d’Israël », de jolis mots sur ce soi-disant désir de paix lorsque l’on connaît la réalité de terrain… Obama a aussi affirmé qu’Israël devait cesser les constructions.
Quatre roquettes ont explosé cette semaine à Sdérot ; la cour d’une maison a été endommagée ; c’est un groupe salafiste de la bande de Gaza qui a revendiqué ce tir. Et on apprend dans le même temps que l’Iran a annoncé jeudi qu’une attaque israélienne provoquerait l’anéantissement de Tel Aviv et Haïfa, et que des commandants de l’armée iranienne viennent de recevoir le feu vert pour riposter immédiatement à toute attaque israélienne.

Dans la région toujours secouée du Moyen-Orient, la situation de l’Egypte avec ses violences est à tel point déplorable que des centaines d’Egyptiens ont manifesté dans les rues du Caire pour un retour de l’armée au pouvoir ! En Tunisie, des milliers de personnes ont défilé dans la capitale contre le gouvernement dirigé par les islamistes, au slogan notamment de « Le peuple veut une nouvelle révolution ».
Des manifestations ont eu lieu dans des villes du monde entier contre le régime syrien dans une « vague blanche pour la Syrie ». Le conflit syrien menace plus que jamais de dégénérer au niveau régional : l’armée syrienne menace de frapper les bases libanaises des rebelles syriens, et des roquettes auraient aussi été tirées sur des bases du Hezbollah au Liban (et le Liban est par ailleurs une nouvelle fois dans une situation très tendue cette semaine après les attaques chiites contre trois dignitaires sunnites à Beyrouth). Les Etats-Unis permettent désormais des transferts de fonds à l’opposition syrienne. Catherine Ashton, face à la pression de la France et de la Grande-Bretagne souhaitant que soit levé l’embargo sur les armes à destination des rebelles syriens, prône la prudence et estime que l’Union européenne doit se pencher sur les conséquences possibles d’une livraison d’armes aux rebelles. Les Etats-Unis ont déclaré de leur côté qu’ils « ne font pas obstacle » aux pays européens qui livreraient des armes à l’opposition… Une opposition qui est cette semaine divisée après la nomination du candidat soutenu par les Frères musulmans comme Premier ministre de transition. Ce candidat est soutenu par le secrétaire général du Conseil national syrien ayant lui-même d’étroites relations avec les monarchies du Golfe.

La question des armes au Moyen-Orient est bien évidemment brûlante au vu de l’instabilité explosive de cette région, et l’on ne peut que redouter ce que l’on apprend cette semaine : l’Irak consacre 16 milliards de son budget 2013 à la défense ! Il s’équipe de manière conséquente en chars et en chasseurs, et est devenu le client des filiales d’armement qui avaient équipé en 2003 les forces militaires qui ont fait chuter le régime de Saddam Hussein ! Et dans ce pays a eu lieu cette semaine une attaque d’Al-Qaïda contre le ministère de la justice, ayant fait 25 morts. Au Pakistan, le palais de justice de la grande ville de Peshawar a été le théâtre d’un attentat, d’échanges de tirs et de prises d’otage ayant causé la mort de 2 personnes et fait 23 blessés : les talibans voulaient libérer certains de leurs compagnons de combat. Mohamed Morsi s’est d’ailleurs rendu dans ce pays, pour une première visite officielle signifiant un essor des relations bilatérales entre ces deux grands pays musulmans que sont l’Egypte et le Pakistan.
Les chrétiens sont de plus en plus menacés en Libye. Au cours de ces dernières semaines, environ cinquante chrétiens coptes en ont été expulsés, et le 14 mars une église de Bengazi avait d’ailleurs été incendiée.

On apprend que pas loin de 330 millions d’avortements ont eu lieu en Chine entre 1971 et 2010, selon les chiffres publiés par le ministère de la santé (et l’on sait que les avortements forcés ont été pendant longtemps liés à la politique chinoise de limitation des naissances).
En Inde, un nouveau viol collectif a eu lieu, contre une touriste se promenant avec son mari.
Cinq explosions ont causé la mort de 25 personnes au Nigéria, dont la secte islamiste Boko Haram est à l’origine.
Les violences entre musulmans et bouddhistes continuent en Birmanie et la tension est toujours vive ; deux personnes ont été tuées et des mosquées ont été détruites. En 2012, ces affrontements à répétition ont fait 180 victimes, et plus de 115 000 personnes déplacées.
Aux Etats-Unis, Hillary Clinton a annoncé son soutien au mariage gay : « Les Américains LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transexuels) sont nos collègues, nos professeurs, nos soldats, nos amis, nos proches. Ce sont des citoyens égaux aux autres, avec les mêmes droits que les autres. Et cela inclut le mariage ». En Caroline du Sud, un gros incendie parti de la forêt a détruit 26 maisons.
La Corée du Nord a menacé jeudi d’attaquer les bases militaires des Etats-Unis au Japon et à Guam en réponse aux manœuvres conjointes de la Corée du Sud et des Etats-Unis, des bombardiers américains B-52 ayant procédé à des vols d’entraînement dans l’espace aérien de la Corée du Sud.

Concernant la zone euro, Chypre est cette semaine au cœur des préoccupations : un plan de sauvetage de 10 milliards d’euros lui a été accordé par la zone euro et le FMI (elle serait donc le cinquième pays de la zone euro à faire l’objet d’un programme d’aide internationale). Mais ceci en échange d’une condition qui n’avait été jusque-là jamais demandée à un pays bénéficiant d’un plan de sauvetage : en échange d’une mise à contribution de l’épargne des Chypriotes (jusqu’à 9,9%), une mesure contre laquelle se sont positionnés 36 députés sur 56, les autres s’abstenant. Cette condition imposée est vue par le président du parlement comme une « razzia sur les fonds bancaires ». Ce jeudi, la zone euro faisait pression sur Chypre pour qu’elle trouve une solution satisfaisant tous ses partenaires, évoquant une sortie du pays de l’Union Européenne si elle n’y parvenait pas, car cette dernière ne continuera pas à lui fournir des liquidités, obligeant alors l’île à imprimer sa propre monnaie. En Bulgarie, un homme de 41 ans a tenté de s’immoler par le feu, portant à 6 le nombre de tentatives d’immolation en quelques semaines.
En Allemagne, on ne peut que déplorer la décision du gouvernement ce mercredi de ne pas interdire le parti NPD ouvertement antisémite et néo-nazi.

La commémoration de la fusillade du 19 mars dernier s’est déroulée en France. François Hollande a exprimé à cette occasion sa résolution à lutter contre « le terrorisme » et « l’antisémitisme », déclarant que les victimes de l’école Ozar Hatorah avaient été assassinées « pour la même raison que ceux du Vél d’Hiv’ et de Drancy : parce qu’ils étaient Juifs », promettant que « l’État sera vigilant et la justice implacable par rapport à ces faits, notamment aux messages de haine sur Internet » en contraignant les réseaux sociaux à donner à la justice les noms des auteurs de messages antisémites (Twitter ne l’a effectivement à ce jour toujours pas fait). Il a aussi défendu dans ce cadre l’intervention au Mali. La politique du gouvernement socialiste n’est par ailleurs pas satisfaisante pour 67% des Français selon des sondages. Enfin, le 19 mars 1962 a été commémoré pour la première fois cette année, en tant que « Journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc ». Ce sujet a causé une profonde division lorsqu’il a été envisagé au mois de novembre dernier d’instaurer cette journée comme journée nationale. Beaucoup d’élus ont exprimé leur opposition et signifié leur refus de marquer ce jour, les anciens pieds-noirs étant à ce jour encore traumatisés par les massacres qui ont eu lieu et la nécessité de quitter précipitamment l’Algérie pour sauver leur vie.
Par Esther Grève
Source: www.lespoir.fr