Une étude de Galates 3
Comment quelqu'un pourrait-il le croire ? Comment se fait-il que les gens à qui Paul a lui-même enseigné se soient si rapidement égarés dans des doctrines erronées ?
Paul, qui avait déjà vu de nombreuses choses dans son ministère en était ahuri. Il était consterné que les gens aient été persuadés par une idée si idiote. Il a écrit une lettre les exhortant fortement d'arrêter ce non-sens!
"1 O Galates insensés ! Qui vous a fascinés, vous, aux yeux de qui a été dépeint Jésus-Christ crucifié ?"
Voici le point de départ, dit Paul : Jésus a été crucifié. C'est la fondation sur laquelle on doit bâtir. Sa crucifixion change tout (comme il va l'expliquer plus tard)
" Qui vous a aveuglés ", dit Paul. Si vos yeux sont fixés sur Christ, comment pouvez-vous être fascinés, aveuglés par autre chose (que Christ).
"2 Voici seulement ce que je veux apprendre de vous : Est-ce en pratiquant la loi que vous avez reçu l'Esprit, ou en écoutant avec foi ? "
La question est rhétorique. Évidemment, ils l'avaient reçu par la foi, en acceptant ce qu'ils avaient entendu. C'est un autre fondement. Paul n'en revenait pas que les Galates ne réalisent pas les conséquences de leur expérience avec l'Esprit-Saint
"3 Êtes-vous tellement insensés ? Après avoir commencé par l'Esprit, allez-vous maintenant finir par la chair ?"
Apparemment, on enseignait aux chrétiens de Galatie que leur foi n'était pas suffisante, qu'il fallait y ajouter la Loi. Des faux docteurs enseignaient qu'ils devaient progresser davantage dans leur foi en observant la Torah. Ils enseignaient la circoncision et toute la loi de Moïse (Galates 5 : 2-3, Actes 15 : 5).
Paul déclare que cette idée est ridicule ! Si une personne a reçu l'Esprit saint sur la base de la foi, sans mérite de sa part, alors la foi chrétienne est basée sur la foi, et il n'y a pas de place pour les œuvres, en autant que le salut est concerné. (Paul va expliquer plus loin comment les chrétiens doivent vivre en réponse à l'œuvre de Christ, mais ici il établit clairement que le salut est fondé sur la foi en ce que Christ a fait). On ne peut atteindre ce but par nos efforts humains, et c'est pourquoi Jésus est mort sur la croix. S'il y avait une œuvre quelconque à accomplir, il l'a accomplie sur la croix. C'est la base, c'est notre fondement.
"4 Avez-vous fait tant d'expériences en vain ? Si du moins c'est en vain ! -Celui qui vous accorde l'Esprit, 5 Et qui opère des miracles parmi vous, le fait-il donc parce que vous pratiquez la loi, ou parce que vous écoutez avec foi ? "
Les Galates avaient vu Dieu accomplir des miracles parmi eux. Et c'était sur la base de la foi, non pas des œuvres de la loi.
L'expérience d'Abraham
Paul va soutenir son argument à partir de la Torah elle-même. Pour un juif, l'autorité d'Abraham était décisive. Paul va donc démontrer que Dieu a accepté Abraham sur la base de la foi et non des œuvres. Par conséquent, les Écritures corroborent l'Évangile de Paul et l'expérience des Galates. Considérez Abraham, dit-il :
"6 Ainsi, Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté comme justice. "
Il cite ici Genèse 15 :6
"7 Reconnaissez-le donc; ceux qui ont la foi sont fils d'Abraham. "
Le point de Paul, c'est que même dans l'Ancien Testament, une relation juste avec Dieu est basée sur la foi. Abraham a été déclaré juste sur la base de sa foi, pas de son obéissance. Si nous avons la foi, nous sommes acceptés par Dieu exactement comme Abraham.
Est-ce que les non-juifs peuvent avoir une relation avec Dieu sur cette base? Oui, dit Paul, et à nouveau, il cite la Torah :
"8 Aussi l'Écriture, prévoyant que Dieu justifierait les païens par la foi, a d'avance annoncé cette bonne nouvelle à Abraham: Toutes les nations seront bénies en toi; "
La Torah affirme que les non-juifs seront bénis par l'intermédiaire d'Abraham. Et cette bénédiction vient par la foi, non par la loi. Abraham n'a pas eu besoin de recevoir la Loi de Moïse, et ses " disciples " spirituels non plus. Paul conclut :
"9 De sorte que ceux qui ont la foi sont bénis avec Abraham le croyant."
La bénédiction de Dieu s'obtient par la foi.
La malédiction de la loi
En fait, la Loi engendre (amène, cause, produit, procure) la malédiction, pas la bénédiction. Après l'expérience des Galates et l'exemple d'Abraham, Paul poursuit son argumentation avec la conséquence logique de se fier à la foi :
"10 Tous ceux en effet qui dépendent des œuvres de la loi sont sous la malédiction, car il est écrit: Maudit soit quiconque n'observe pas tout ce qui est écrit dans le livre de la loi, pour le mettre en pratique. "
La loi n'est pas un moyen d'obtenir la faveur divine. Elle fonctionne de façon inverse, étant donné que personne n'arrive à respecter parfaitement ses exigences (on " manque tous la marque "). Si on croit qu'on doit observer la Torah, si on veut être " sous la loi ", on se met en fait sous sa condamnation.
Il ne faut pas s'imaginer que les exigences de la Loi étaient accomplies simplement par le geste de la circoncision. Si un homme se faisait circoncire par obligation religieuse, il s'engageait en fait à observer toute la Loi. On ne peut pas choisir les ordonnances de la Loi qu'on veut observer et celles qu'on ne veut pas. C'est tout ou rien. La Loi prévoit une malédiction explicite pour ceux qui faillissent à l'observer entièrement.
"11 Et que nul ne soit justifié devant Dieu par la loi, cela est évident puisque: Le juste vivra par la foi. 12 Or, la loi ne provient pas de la foi; mais (elle dit): Celui qui mettra ces choses en pratique vivra par elles. "
La loi n'est pas basée sur la foi. Au contraire. Celui qui veut vivre par la loi doit vivre par elle, pas par la foi. Paul fait un contraste entre la loi et la foi. " Le juste vivra par la foi " (Habacuc 2 :4), mais la loi est basée sur la performance (Lévitique 18 :5). La loi met l'accent sur l'effort humain, mais le salut est donné par la grâce, au moyen de la foi en ce que Jésus a fait.
L'observance de la loi ne peut pas nous mériter la faveur de Dieu. Si on compte sur elle, elle ne peut que nous apporter la malédiction, puisque personne ne peut l'observer parfaitement. Mais même dans cette malédiction, il y a une bonne nouvelle : la crucifixion de Jésus.
"13 Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous-car il est écrit: Maudit soit quiconque est pendu au bois- "
Il cite ici Deutéronome 21 :23. La Loi exige une punition pour celui qui ne l'observe pas, et Christ a payé de sa vie, il a subi la pire punition prévue par la Loi.
Paul utilise ici plusieurs arguments pour démontrer que les chrétiens ne sont pas sous l'autorité de la Loi de Moïse; nous n'avons pas à l'observer. Non seulement la loi est inefficace, produisant la malédiction plutôt que la bénédiction, mais Jésus a déjà subi pour nous (à notre place) sa pire conséquence. Sa crucifixion donne à Paul le fondement nécessaire pour affirmer que les chrétiens ne sont pas sous la loi. " Il nous a rachetés... "
"14 Afin que, pour les païens, la bénédiction d'Abraham se trouve en Jésus-Christ et que, par la foi, nous recevions la promesse de l'Esprit. "
La bénédiction s'obtient par la foi, non par la loi.
Priorité de la promesse (pas changé par la loi)
Paul aborde ensuite le sujet sous un autre angle, en utilisant l'exemple d'un contrat.
"15 Frères, je parle à la manière des hommes: quand un testament est établi en bonne forme, bien que fait par un homme, personne ne l'abolit ou n'y fait d'adjonction. "
Paul parle de la promesse de Dieu à Abraham, qui inclut la justification (le fait d'être déclaré juste) par la foi.
"16 Or les promesses ont été faites à Abraham et à sa descendance. Il n'est pas dit: et aux descendances, comme s'il s'agissait de plusieurs, mais comme à une seule: et à ta descendance, c'est-à-dire, à Christ."
Ici, Paul note que le mot " descendance " est singulier et non pas pluriel. Bien que le singulier puisse être utilisé pour désigner plusieurs (personnes), Paul déclare que cette Écriture s'accomplit de façon la plus parfaite par un seul descendant, i.e., Christ. C'est par Lui que les païens (les non-juifs) peuvent être comptés parmi les descendants d'Abraham.
"17 Voici ce que je veux dire: un testament déjà établi en bonne forme par Dieu ne peut pas être annulé par la loi survenue 430 ans plus tard, ce qui anéantirait la promesse-"
De quelle loi Paul parle-t-il ? De la loi donnée 430 ans après Abraham : de la loi de Moïse. Les lois données par l'intermédiaire de Moïse ne peuvent rien changer au fait que Dieu nous accepte, nous déclare justes, sur la base de la foi, et non pas selon nos efforts humains. Ensuite, Paul fait le raisonnement suivant :
"18 Car si l'héritage venait de la loi, il ne viendrait plus de la promesse, or, c'est par la promesse que Dieu a accordé sa grâce à Abraham. "
C'est un ou l'autre : par la loi et les œuvres, ou par la foi et la grâce. (Çà ne peut pas être les deux). Paul n'essaie pas de combiner les deux. Au contraire, il affirme qu'on ne peut pas les combiner.
Abraham avait été accueilli par Dieu, bien avant que la Loi n'existe. Comment pourrait-elle donc sauver?
" Pourquoi donc la loi ? "
Pourquoi alors Dieu a-t-il donné la Loi? Paul répond :
"19 (Pourquoi donc la loi?) Elle a été donnée ensuite à cause des transgressions, jusqu'à ce que vienne la descendance à qui la promesse avait été faite .... "
Les lois ont-elles été ajoutées parce que le peuple les enfreignait déjà? Où ont-elle été ajoutées afin que les gens voient plus clairement qu'ils étaient des pécheurs ? D'une façon comme de l'autre, la loi de Moïse a été ajoutée pour un certain temps seulement, jusqu'à ce que Christ vienne. Après ça, la loi de Moïse devient obsolète (périmée).
"... elle a été promulguée par des anges, au moyen d'un médiateur. (20) Or le médiateur n'est pas (médiateur) d'un seul, tandis que Dieu est unique.
L'alliance mosaïque était une entente formelle où Dieu et Israël s'engageait mutuellement l'un envers l'autre, avec Moïse comme médiateur. Mais puisque la promesse divine envers Abraham impliquait un engagement de la part de Dieu seulement, aucun médiateur n'était impliqué.
"21 La loi est-elle donc contre les promesses (de Dieu)? Certes non! S'il avait été donnée une loi qui puisse procurer la vie, la justice viendrait réellement de la loi."
La loi n'annule pas la promesse du salut par la foi, car elle n'a pas été conçue comme un moyen d'atteindre le salut. S'il y avait eu un moyen pour Dieu de nous rendre justes par l'observance de certaines lois, alors Dieu nous aurait donné ces lois. Mais la loi de Moïse n'est pas conçue pour nous donner la vie éternelle.
Ceux qui croient améliorer leur statut auprès de Dieu au moyen de la Loi ne comprennent pas son but (son objectif), et n'acceptent pas l'évidence biblique que le salut s'obtient simplement par la foi et que nos efforts humains n'y jouent aucun rôle. Nous recevons le Saint-Esprit par la foi et sommes déclarés justes par la foi, sans besoin d'y ajouter la loi de Moïse.
La loi ne peut nous donner la vie éternelle parce qu'aucun d'entre nous ne peut l'observer parfaitement :
"22 Mais l'Écriture a tout enfermé sous le péché, afin que la promesse soit donnée par la foi en Jésus-Christ à ceux qui croient. "
En fait, au lieu de donner la vie, la Loi prescrit des pénalités. Le résultat, c'est que la promesse de salut peut seulement venir par la grâce divine. La Loi nous fait réaliser clairement que nous " manquons tous la marque " (péchons) et que nous avons besoin du salut que Jésus nous offre par la foi. Mais avant que la foi en Christ vienne...
"23 (Avant que la foi vienne), nous étions enfermés sous la surveillance de la loi, en vue de la foi qui devait être révélée. "
Les Juifs étaient sujets aux restrictions de la Loi, sous sa juridiction (sa garde, sa surveillance) temporaire.
"24 Ainsi la loi a été un précepteur (pour nous conduire) à Christ, afin que nous soyons justifiés par la foi."
Un précepteur (ou pédagogue) était un esclave qui accompagnait l'enfant libre partout où il allait et exerçait sur lui la discipline. Sa fonction était plus celle d'un surveillant que d'un enseignant.
La loi avait autorité à partir du temps de Moïse jusqu'à ce que Christ vienne. Ça démontrait que les êtres humains sont prisonniers du péché, incapables de se sauver par leurs efforts humains. Ça démontrait que le salut ne peut être obtenu que par la foi, non par la loi.
Maintenant que la loi de Moïse a accompli son mandat, elle est devenue obsolète, périmée :
"25 La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce précepteur. "
La Torah n'a plus autorité sur nous. (La loi) n'est pas une façon de se rendre juste (justifier) devant Dieu. (La loi) n'est pas une voie pour entrer dans le Royaume de Dieu, ni une façon de rester dans ce Royaume, ni une manière d'améliorer notre statut auprès de Dieu.
A cause de la crucifixion de Jésus (notre fondement), notre relation avec Dieu dépend entièrement de la foi :
"26 Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Christ-Jésus: "
Récapitulation du chapitre 3
Dans le chapitre 3, Paul explique que les chrétiens reçoivent le Saint-Esprit par la foi, non pas par la loi de Moïse. La loi n'a jamais été conçue comme un chemin (une voie) pour atteindre le salut, et elle n'a plus d'autorité sur le peuple de Dieu (sur les chrétiens). Nous sommes sous l'autorité de Christ, non pas sous celle de la Loi (3 :23-25)
Paul souligne que Dieu a donné la promesse de salut à Abraham plusieurs siècles avant que la loi de Moïse fut donné (3 :16-17). Le salut ne dépend de la loi en aucune façon, car le salut est basé sur la promesse faite à Abraham.
Fils de Dieu
"27 vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. 28 Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme, car vous tous, vous êtes un en Christ-Jésus."
Étant donné que Christ est le descendant d'Abraham, et que nous appartenons à Christ, alors nous sommes aussi descendants d'Abraham et héritiers de la promesse du salut :
"29 Et si vous êtes à Christ, alors vous êtes la descendance d'Abraham, héritiers selon la promesse. "
Lorsqu'on parle d'héritier de la promesse d'Abraham, il n'y a plus ni Juif ni grec, tous les groupes ethniques peuvent hériter. En Christ, même les esclaves peuvent recevoir un héritage d'Abraham. En ce qui concerne le salut, il n'y a pas non plus de différence entre homme et femme; tous ont des droits égaux d'hériter de la promesse (3 :28).
Héritiers...
Au chapitre 4, Paul reprend cette notion d'héritage et introduit une autre analogie, afin de montrer encore une fois que la Loi détenait seulement une autorité temporaire et que les chrétiens n'y sont pas soumis.
"1 Or, je le dis: aussi longtemps que l'héritier est enfant, il ne diffère en rien d'un esclave, alors qu'il est le maître de tout; 2 Il est soumis à des tuteurs et des administrateurs jusqu'au temps marqué par le père. 3 Nous aussi, lorsque nous étions enfants, nous étions asservis aux principes élémentaires du monde; "
" Principes élémentaires " : Le contexte suggère que cela réfère aux formes élémentaires de religion, que ce soit celle des Juifs (v. 5) ou celle des païens (v. 8).
" Du monde ", i.e., pas de la " nouvelle création " (6 :15)
Si un père mourait jeune, il pouvait laisser tout son héritage à un enfant en bas âge. L'enfant, bien qu'en étant le propriétaire légal, n'avait pas l'autorité pour administrer la succession. C'est un administrateur temporaire, un tuteur, qui gérait la propriété, qui avait autorité sur les esclaves, et avait également autorité sur le propriétaire légal, tant et aussi longtemps que l'héritier n'atteindrait pas sa majorité.
Paul fait alors l'analogie que " nous " (i.e., lui et les Juifs en général) étions sous ce genre d'autorité temporaire. Exactement comme il a déclaré plus tôt que " nous étions prisonniers de la loi " (3:23), il dit maintenant que les Juifs étaient comme des enfants mineurs, i.e., des héritiers sous l'autorité d'un tuteur, comme les esclaves.
Mais l'enfant ne demeure pas esclave à jamais. À un moment donné, l'héritier atteint sa majorité et reçoit l'autorité :
"4 Mais lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme, né sous la loi, "
" Né d'une femme " : pleinement humain
" Né sous la loi " : né dans le peuple juif et sujet à la loi juive
"5 afin de racheter ceux qui étaient sous la loi, pour que nous recevions l'adoption. "
Jésus est né sous l'autorité de la Loi, et il a racheté ou libéré le peuple juif des exigences de la loi de Moïse. Maintenant, les Juifs peuvent recevoir leur plein héritage, ce qui veut dire qu'ils ne sont plus sous la Loi.
"6 Et parce que vous êtes des fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l'Esprit de son Fils, qui crie: Abba! Père! "
... plus des esclaves
"7 Ainsi tu n'es plus esclave, mais fils; et si tu es fils, tu es aussi héritier, grâce à Dieu. "
Puisque Dieu a accordé l'Esprit-Saint à ces chrétiens d'origine païenne, c'est une preuve qu'ils sont Ses enfants, avec le droit d'hériter de la promesse. Ils ne sont plus des esclaves sous une autorité restrictive. Mais de quel genre d'esclavage Jésus les avait-il rachetés ? Paul explique :
"8 Autrefois vous ne connaissiez pas Dieu et vous serviez des dieux qui, par nature, ne le sont pas. "
Ils avaient été asservis par des religions païennes.
"9 Mais maintenant, après avoir connu Dieu, et surtout après avoir été connus de Dieu, comment retournez-vous à ces faibles et pauvres principes élémentaires auxquels vous voulez à nouveau vous asservir? "
Les chrétiens d'origine païenne, ayant été délivrés de l'esclavage, pensaient retourner à la servitude. Évidemment, ils ne l'auraient pas exprimé dans ces mots, mais Paul précise que ça revient exactement à cela.
Apparemment, ils étaient tentés par un genre d'esclavage différent que de ce qu'ils avaient connu. On leur disait qu'ils devaient se faire circoncire et obéir à la loi de Moïse (4:21 ; 5:2-4). Ils avaient renoncé aux préceptes païens, mais étaient en danger de retourner à un autre ensemble de règles - une autre approche religieuse qui n'était pas basée sur la foi.
(Paul emploie ici le mot grec stoicheia pour désigner les principes de l'hérésie des Galates, le même mot qu'il a employé en 4:3 pour désigner l'esclavage sous lequel " nous " (i.e., lui et les Juifs) étions sous les " principes élémentaires " de l'Ancienne Alliance. Le contexte de l'épître indique clairement que l'esclavage auquel les Galates voulaient retourner était un asservissement aux coutumes de l'Ancienne Alliance).
Paul mentionne alors une façon dont ils tombent à nouveau dans la servitude :
"10 Vous observez les jours, les mois, les temps et les années! "
Dans le cas d'une hérésie qui implique la circoncision et la loi de Moïse, ce n'est pas difficile de deviner de quels " jours, mois et années " on parle. L'Ancienne Alliance a beaucoup à dire sur des " temps " spéciaux.
Mais si Paul parlait du Sabbat et des fêtes annuelles, pourquoi ne l'a-t-il pas dit ? C'est parce que les Galates sortaient d'une religion pour entrer dans une autre. Paul emploie donc des mots qui s'applique aux deux religions pour en souligner les similitudes. Les religions païennes ont leurs " jours, mois, saisons et années " spéciaux, tout comme l'Ancienne Alliance. Ils ont un ensemble différent de jours, mais c'est un concept similaire. Les Galates avaient été libérés de l'esclavage religieux, et retournaient de nouveau dans un esclavage religieux.
Donc Paul demande : " Comment pouvez-vous faire une telle chose ? Ne voyez-vous pas comment c'est idiot? Ne savez-vous pas que ceci peut vous asservir encore une fois ? "
Paul ne spécifie pas comment les Galates observaient ces jours spéciaux. Il ne dit pas qu'ils devraient les observer d'une meilleure manière ou d'une manière différente. Il dit simplement que la manière qu'ils les observaient était une forme d'esclavage, un sentiment d'obligation envers quelque chose qui n'était pas obligatoire.
"11 Je crains d'avoir inutilement pris de la peine pour vous. "
Sollicitude de Paul : appel à entrer dans la liberté
"12 Soyez comme moi, puisque moi aussi je suis comme vous. Frères, je vous en supplie."
Afin de les gagner au Christ, il était devenu comme un païen (4, 12 ; 2, 14 ; 1 Corinthiens 9:21). Maintenant, il les invite à devenir comme il est.
"13 Vous ne m'avez fait aucun tort. Vous le savez: ce fut à cause d'une maladie que je vous ai pour la première fois annoncé l'Évangile. 14 Et mis à l'épreuve à cause de ma chair, vous n'avez témoigné ni mépris ni dégoût; vous m'avez, au contraire, reçu comme un ange de Dieu, comme le Christ-Jésus. 15 Où donc est l'expression de votre bonheur? Car je vous rends ce témoignage, que si cela avait été possible, vous vous seriez arraché les yeux pour me les donner.
Ils avaient perdu leur joie...
"16 Suis-je devenu votre ennemi en vous disant la vérité? "
Avec larmes et soupirs, sans aucun doute, Paul se rappelle comment, au début, les Galates ont cru ardemment à l'Évangile qu'il a prêché. Ils avaient reçu l'Évangile avec joie, dans un grand respect pour Paul. C'est pourquoi Paul est tellement étonné qu'ils aient si vite accepté un message différent.
Il précise que les faux docteurs ont des motifs égoïstes :
"17 Le zèle qu'ils ont pour vous n'est pas bon, mais ils veulent vous détacher (de nous), afin que vous soyez zélés pour eux. 18 Il est bon d'avoir du zèle pour le bien en tout temps, et non pas seulement quand je suis présent parmi vous. "
Mais il est disposé à souffrir pour les aider à devenir davantage comme le Christ.
"19 Mes enfants, pour qui j'éprouve de nouveau les douleurs de l'enfantement, jusqu'à ce que Christ soit formé en vous, 20 Je voudrais être maintenant présent parmi vous, et changer de langage, car je suis dans l'embarras à votre sujet. "
Paul est bouleversé, car c'est une atteinte aux racines même du message chrétien.
Sara et Agar
Paul passe ensuite à un exemple d'esclavage et de promesse, prise de la Torah elle-même :
"21 Dites-moi, vous qui voulez être sous la loi, n'écoutez-vous pas la loi? "
Paul parle maintenant à des gens qui veulent être sous l'autorité de la Torah. C'est l'hérésie contre laquelle il lutte.
"22 Car il est écrit qu'Abraham eut deux fils, un de la femme esclave et un de la femme libre. 23 Mais celui de l'esclave fut engendré selon la chair, et celui de la femme libre en vertu de la promesse."
Paul rappelle ici à ses lecteurs l'histoire de Sarah et Agar, et le fait que la bénédiction d'Abraham ait été donnée à Isaac, l'enfant que Dieu a donné à Sarah d'une manière miraculeuse. La bénédiction a été donnée sur la base de la grâce, non pas sur la base de capacités humaines normales.
Paul tire alors de ce récit une analogie dramatique :
"24 Il y a là une allégorie; car ces femmes sont les deux alliances. L'une, celle du Mont Sinaï, enfante pour l'esclavage: c'est Agar "
L'Ancien Testament ne fait pas cette analogie. Paul la crée pour ses propres objectifs. Certains pourraient ne pas aimer l'analogie, parce qu'elle rend l'argument de Paul très clair :
"25 -Agar, c'est le Mont Sinaï en Arabie-et elle correspond à la Jérusalem actuelle, car elle est dans l'esclavage avec ses enfants."
Agar est associé à l'Ancienne Alliance, l'alliance faite au mont Sinaï et, à l'époque de Paul, centrée à Jérusalem. Cette alliance engendre des enfants esclaves, et tout ce qui sont sous l'Ancienne Alliance se trouve dans l'esclavage. Paul était estomaqué de voir que les Galates étaient tentés de tomber dans cet esclavage (4:9), un esclavage de l'Ancienne Alliance qui incluait l'observance de " jours, de mois, de saisons et d'années " spéciaux (4:10).
Mais les chrétiens ne sont pas sous l'Ancienne Alliance :
"26 Mais la Jérusalem d'en haut est libre, c'est elle qui est notre mère. "
En tant que citoyens de la nouvelle Jérusalem, les chrétiens sont libres.
"27 En effet il est écrit: Réjouis-toi, stérile, toi qui n'enfantes pas! Éclate de joie et pousse des cris, toi qui n'as pas éprouvé les douleurs! Car les enfants de la délaissée seront plus nombreux que ceux de la femme qui a son mari. 28 Pour vous, frères, comme Isaac, vous êtes enfants de la promesse. "
Les chrétiens sont les enfants de la promesse d'Abraham, et sont donc libres. Ce qui signifie, dans ce contexte, libres des restrictions de l'Ancienne Alliance.
Paul voit alors une autre application utile de son analogie :
"29 Mais comme autrefois celui qui avait été engendré selon la chair persécutait celui qui l'avait été selon l'Esprit, ainsi en est-il encore maintenant. "
C'est-à-dire, les enfants juifs de l'Ancienne Alliance persécutaient (à cette époque) les enfants de la Nouvelle.
Paul introduit alors son argument, encore à partir des Écritures que ses auditeurs respectent :
"30 Or que dit l'Écriture? Chasse l'esclave et son fils, car le fils de l'esclave n'héritera pas avec le fils de la femme libre. "
L'application est claire : débarrassez-vous de ceux qui enseignent l'Ancienne Alliance. Ne les écoutez pas, parce qu'ils n'hériteront pas des promesses d'Abraham (5:2).
Paul lutte pour la survie spirituelle des chrétiens de Galatie. Il ne va pas mâcher ses mots ou tourner autour du pot. Au contraire, il indique clairement que l'Ancienne Alliance est un esclavage : vous devez vous en débarrasser. On ne trouve pas la vie chrétienne dans l'Ancienne Alliance.
"31 Ainsi, frères, nous ne sommes pas enfants de l'esclave, mais de la femme libre. "
Le croyant n'est pas esclave de la loi, mais un enfant de la promesse qui vit par la foi. Nous sommes enfants de la Nouvelle Alliance, pas de l'Ancienne. On ne peut pas avoir les deux : on doit choisir la Nouvelle.