lundi 15 juillet 2013

Il est temps de changer le système bancaire mondial (économiste bangladais)


© Photo : servise de presse Global Mind Symposium

Pour éviter les crises financières globales il est impératif de changer le système bancaire mondial, a annoncé dans un entretien exclusif à La Voix de la Russie l’économiste bangladais mondialement connu Muhammas Yunus. Ses efforts visant à créer des conditions propices au développement économique et social des masses populaires lui a valu le prix Nobel en 2006.

Muhammas Junus a participé au symposium international « Global Mind » (Esprit global), qui s’est tenu à Ekaterinbourg les 11 et 12 juillet.

Les banques persistent à priver les démunis de la possibilité de lancer leur entreprise, constate Muhammad Yunus. Le système bancaire devrait devenir « inclusif », c’est-à-dire incluant le plus grand cercle de personnes désireuses d’avoir les prestations bancaires. Cependant, l’ordre existant est « exclusif » dans le sens qu’il exclue ceux qui n’ont pas les moyens. Ceci est un système incorrect qui condamne la majorité à une existence misérable. Le schéma vicieux de crédits interbancaires a provoqué la crise financière actuelle. Les banques ne sont attentionnées qu’à l’égard de ceux qui brassent des capitaux. C’est cet état de lieux qu’il est grand temps de changer.

En 1983, Muhammad Yunus a fondé au Bangladesh l’institution de microcrédit, la Grameen Bank. Ces pratiques de microfinancement se sont propagées dans le monde entier, fait remarquer l’économiste.

« Plus de 160 millions de clients dans de nombreux pays ont pu bénéficier des programmes de microcrédit. Au Bangladesh, nous proposons des prêts à partir de 20 dollars, mis au point même pour les pauvres et les mendiants. Cela apporte un soutien aux désespérés, cela les aide à lancer une entreprise, aussi petite qu’elle soit mais la leur ».

Les microcrédits sont en demande croissante au Bangladesh, en Inde ainsi que dans les autres pays asiatiques, mais également en Afrique et en Amérique Latine. En plus, les antennes de la Grameen Bank, crée par Yunus, fonctionnent en Europe et même aux Etats-Unis.Certes, le montant du crédit varie selon le niveau de vie de la population locale. Selon l’avis de Yunus, ce système a fait preuve de son efficacité, il permet aux plus démunis de regagner son indépendance financière.

« A New-York, on compte six filiales de notre banque. Un prêt moyen est de mille cinq cent dollars. Pour un pays comme les Etats-Unis ce n’est rien. Nous avons ici un réseau de 12000 clients, et ce sont toutes les femmes. En général, 97% de nos emprunteurs sont les femmes.

Le système de microcrédits s’est également répandu en Russie. Plusieurs fois, je me suis rendu en Russie en tant qu’intervenant à des conférences et des consultations portées sur les microcrédits ».

Dans notre monde globalisé, le noyau de son bien-être – le système bancaire – devrait subir des modifications considérables pour apporter une aide significative au développement des capacités de création de toute personnalité, confie le lauréat bangladais du prix Nobel. Muhammad Yunus salue l’idée de tenir l’exposition universelle 2020 à Ekaterinbourg, centre économique, scientifique et culturel de l’Oural :

« J’acquiesce cette idée. Cet endroit est magnifique ! Le monde ignore Ekaterinbourg et ainsi il aura la possibilité de faire connaissance de cette ville chargeé d’histoire. Je suis convaincu que le monde découvrira un pays nouveau et extrêmement intéressant ».

Le symposium international « Global mind » à Ekaterinbourg rassemble les hauts représentants des milieux des affaires, les hommes politiques, les économistes et scientifiques de tous les horizons. Selon le lauréat du prix Nobel, Muhammad Yunus, leur objectif est de fédérer leurs efforts afin que l’esprit global règne sur la mesquinerie des intérêts corporatifs.