samedi 13 juillet 2013

Résumé de l’actualité du 1er juin au 12 juillet 2013

Par Esther Grève

Résumé de l’actualité

Dans ce résumé de l’actualité, nous reviendrons sur les principaux événements des dernières semaines, dont les développements se poursuivent ces derniers jours.

Un des événements principaux est la chute du président égyptien Mohamed Morsi, qui secoue le Moyen-Orient et nous plonge dans l’incertitude face à ce qu’il va advenir dans ce pays. La révolte grondait depuis déjà des mois, et les manifestations anti-Morsi s’étaient multipliées ces derniers temps. Elles protestaient contre la mainmise croissante des Frères musulmans sur le pouvoir, et aussi la situation économique déplorable et le quotidien de plus en plus difficile des Egyptiens. C’est donc un revers majeur pour cette organisation internationale implantée dans la plupart des pays du Moyen-Orient, qui n’aura donc pas su prouver sa capacité à être à la tête d’un pays en satisfaisant les besoins et les aspirations de la population. Mais la situation est complexe, et tant de paramètres entrent en jeu qu’il est impossible de prévoir ce qu’il en ressortira. Car si le mécontentement face à Morsi est allé à un tel point qu’il a entraîné sa chute grâce au soutien de l’armée à la contestation populaire, si les Egyptiens sont bien déçus de leur expérience des Frères musulmans, les tractations pour déterminer les personnes à mettre au pouvoir en ce temps de transition prennent en compte le poids des islamistes, et notamment de la deuxième formation politique islamiste, Al-Nour. Ceux qui dirigent le pays dans ce temps de transition craignent en effet de voir tous les partis islamistes constituer une opposition forte, et ils cherchent donc à composer avec Al-Nour et les salafistes.

Dans le monde arabo-musulman, les événements ont été suivis de très près. Le succès de la contestation populaire en Egypte pourrait souffler dans les voiles de l’opposition à Erdogan en Turquie et la pousser au durcissement. Mais en premier lieu, c’est la Tunisie qui a eu les yeux rivés sur l’Egypte, et l’on sait que la contestation du pouvoir d’Ennhada par une partie de la population au cours de ces derniers mois, est forte. Cela interpelle certainement aussi les Soudanais, qui mènent depuis trois semaines des manifestations importantes contre la corruption et la hausse des prix dans plusieurs villes du pays, dans le but affiché de faire tomber la dictature d’Omar alBéchir, en place depuis son coup d’Etat en 1989. Omar al-Béchir promettait la justice sociale par l’islam, tout comme les Frères musulmans.

Se pourrait-il que cela entraîne donc un renversement de tendance de la « vague verte » au MoyenOrient (le vert est la couleur de l’islam), un renversement au détriment des forces islamiques et en faveur des courants plus laïcs ? Ce n’est pas sûr, car le soutien populaire apporté aux diverses facettes de la vague islamiste (salafistes, Frères musulmans, partis islamistes divers) est bien réel ; c’est l’aspiration à une législation islamique qui motive le vote d’une partie des populations moyen-orientales en faveur des islamistes. En Egypte, le soutien d’une partie de la population aux Frères musulmans est en tout cas une réalité qui ne peut pas être niée et qui rentre en jeu dans les développements politiques à venir.

Adly Mansour, que le mouvement de protestation « Tamarod » (« rébellion ») demandait à voir placé au poste de Président par intérim, l’a été ; et au lieu de Baradeï, jugé trop laïc et modéré, refusé par les salafistes, c’est Hazem el-Beblaoui qui a été nommé Premier ministre d’intérim. Les Etats-Unis se trouvent dans une position critique face à ce changement de pouvoir en Egypte. En effet, la présence du candidat des Frères musulmans à la présidence égyptienne avait été clairement saluée et soutenue par le gouvernement américain ; et contrairement à ce qu’il s’est passé pour Moubarak, les Etats-Unis n’ont pas témoigné leur appui aux manifestations populaires demandant la destitution de la nouvelle main de fer qui les gouvernait…
 
En Syrie, les combats se poursuivent. Israël a détruit les missiles S-300 russes parvenus entre les mains du régime syrien qui auraient changé la donne dans la lutte entre le régime et l’opposition, et cela a été salué par l’opposition syrienne. Et le conflit syrien fait toujours plus peser la menacede guerre civile sur son voisin, le Liban. Se voilant la face par crainte de ce qu’il pourrait advenirs’ils traitaient réellement les données du problème, des personnalités politiques libanaises désignent Israël comme coupable. C’est ainsi que l’ancien Premier ministre libanais Saad Hariri a accusé Israël d’être à l’origine de l’attentat qui a frappé un bastion du Hezbollah à Beyrouth mardi, un attentat à la voiture piégée ayant fait au moins 20 morts et une cinquantaine de blessés. Quant à Israël, il met en évidence la réalité de la lutte qui oppose sunnites et chiites, à l’origine de
cet attentat. 

Deux informations nous parviennent concernant la situation du peuple juif. Depuis le début de l’année, ce sont 5635 attaques violentes qui ont été perpétrées contre les Juifs de Judée-Samarie et à Jérusalem ! Un chiffre conséquent donné par un service d’urgence israélien, de terrain donc. Et celui qui est désormais l’ancien président de l’Iran a déclaré lors d’une cérémonie d’adieu que sa plus grande réussite était la propagation de la négation de la Shoah. Ce sur quoi nous n’avons pas de doute au vu de l’ampleur que prend cette réalité au cours des dernières années à un niveau mondial. Celui qui remplace Ahmadinejad est Rohani, élu avec 50,68% des voix après le tri opéré par les instances religieuses du pays dans les candidats qui se présentaient. Rohani a de suite annoncé la couleur, même si en apparence il prône de bonnes relations avec l’Occident : le programme nucléaire iranien se poursuivra. 

Au niveau de l’actualité internationale, des émeutes et manifestations liées à la crise financière ont eu lieu. Une vague de manifestations a eu lieu en Bulgarie contre la pauvreté pour obtenir la démission du gouvernement. Le Portugal, où des manifestations se sont déroulées contre la politique d’austérité maintenue par le gouvernement, a fait face à une crise politique : le ministre des Finances et celui des Affaires étrangères ont présenté leur démission, après quoi le président a appelé à un compromis de « salut national » entre la droite et la gauche. Et malgré la situation de l’Union européenne, les processus d’adhésion de certains pays se poursuivent : le 1er juillet, la Croatie a ainsi été le 28ème Etat à intégrer l’UE. L’Union Européenne tente toujours de progresser vers l’union bancaire. La nouvelle étape en serait un plus grand pouvoir accordé à la Commission pour liquider les banques défaillantes de la zone euro, mais l’Allemagne s’y oppose fortement.


La banque du Vatican, toujours entourée de mystère et impliquées depuis plusieurs années dans plusieurs scandales financiers, est quant à elle accusée de blanchiment d’argent par le parquet italien.
Le Mexique traverse une période électorale particulièrement difficile, meurtrière : tandis que le parti au pouvoir (le Parti révolutionnaire institutionnel) cherche à être bien établi dans tout le pays, les trafiquants de drogues tentent d’influencer les élections régionales qui ont lieu. Plus d’une dizaine de candidats ou dirigeants politiques ont été assassinés, et de nombreux autres ont été menacés ou enlevés. L’Inde a été frappée par des inondations meurtrières : le bilan pourrait être de 5 500 morts. Ce serait la pire catastrophe du point de vue humain en 2013. 

Et nous reviendrons sur les événements de ces dernières semaines touchant au terrorisme en raison de leur importance. Ce sont en effet non pas de « simples » attentats qui ont été déjoués, mais de véritables plans terroristes. L’Allemagne s’est ainsi réveillée le 27 juin pour apprendre que venait d’être déjoué un plan terroriste élaboré par des étudiants musulmans venus de Tunisie, qui visait à attaquer la région de Stuttgart par voie aérienne en vue de provoquer le plus grand nombre de victimes possibles, Stuttgart étant au cœur d’une région très peuplée. Aux Etats-Unis, des étudiants tunisiens avaient planifié le déraillement un train, ainsi qu’une attaque à l’arme chimique par l’air ou l’eau afin de contaminer 100 000 personnes. Des informations qui font d’autant plus redouter les conséquences de certains conflits au Moyen-Orient, livrant au pillage des arsenaux militaires entiers d’Etats. 

Et le terrorisme continue par ailleurs de frapper ici et là : l’attaque d’un lycée au Nigéria par des islamistes présumés de Boko Haram a tué 42 personnes. Le terrorisme a fait plus de 2500 victimes ces trois derniers mois en Irak. Et au Canada, le parlement de la Colombie-Britannique aurait dû être le théâtre d’un attentat le jour de la fête nationale, le 1er juillet, s’il n’avait été déjoué. 

Nous reviendrons aussi sur un scandale qui a particulièrement fait couler d’encre ces derniers jours : celui de l’espionnage auquel se livre l’administration américaine via son Agence Nationale de Sécurité (NSA), avec le programme « Prism ». C’est à l’échelle nationale et internationale que s’effectue ce travail d’espionnage, dévoilé par Edward Snowden, ex-informaticien de la CIA. On découvre chaque jour un peu plus l’ampleur de cette affaire, et toutes les instances et les secteurs victimes de cet espionnage. Il s’agit en effet non seulement d’internautes privés et de leurs téléphones, mais des acteurs de la diplomatie internationale et des « cibles institutionnelles » (parmi lesquelles la France, l’Italie ou la Grèce), selon les presses allemande et britannique. C’est sous couvert de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée qu’ont été collectées les données, alors qu’Obama a proclamé récemment la fin de la « guerre mondiale » contre le terrorisme… La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et la Ligue des droits de l’homme (LDH) ont porté plainte contre X le 11 juillet. Leur but est de déterminer le rôle joué par les géants d’internet (Google, Apple, Youtube, Skype, Facebook, etc). Un des avocats de la Fédération internationale des droits de l’homme estime que les géants d’internet « sont susceptibles d’avoir mis à la disposition du FBI et de la NSA leur serveur pour que ces agences de renseignement américaines les pénètrent et puissent s’installer à demeure pour collecter, siphonner toutes les données de tous les clients internautes utilisant les services de ces sociétés »,et les deux associations, FIDH et LDH, déclarent : « Cette intrusion sans contrôle dans la vie de chacun constitue un danger considérable pour les libertés individuelles qui doit disparaître sous peine de voir disparaître l’Etat de droit ». A l’heure de moyens techniques ultra-perfectionnés, un tel système de surveillance va en effet très loin dans le non-respect de la liberté individuelle…

Pour terminer sur l’actualité internationale, la faim est toujours une réalité dans le monde. Au Sahel, ce sont dix millions de personnes qui souffrent de malnutrition, et la période de soudure (période faisant le lien entre la fin des réserves agricoles de l’année écoulée et la récolte de l’année agricole suivante) devrait être assez critique. En France vient d’être relancée en cette période de vacances d’été la question de la recherche sur
l’embryon et les cellules souches. Les radicaux de gauche souhaitent l’abolition de l’interdiction actuelle, pour un système d’autorisation encadré.

Source: www.lespoir.fr