samedi 27 juillet 2013

Résumé de l’actualité du 20 au 26 juillet 2013

Par Esther Grève

Résumé de l’actualité

Au terme de 6 voyages au Moyen-Orient, alors que les efforts du secrétaire d’Etat américain John Kerry avaient jusque-là échoué, un accord a finalement été trouvé in extremis vendredi soir pour faire revenir Palestiniens et Israéliens à la table des négociations. Cette annonce en laisse sceptique beaucoup, et ce qui était présenté par Obama et l’administration américaine comme la dernière chance de tenter de parvenir à un accord de paix ne suscite pas beaucoup d’espérance. Le Fatah a mis toutes les oppositions possibles à la reprise des pourparlers, et revendique « un Etat palestinien sur les lignes de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale ». Mais Israël de son côté témoigne encore de sa bonne volonté et se montre une nouvelle fois prêt à des concessions : le gouvernement envisage la libération de prisonniers palestiniens, qui ne sont pas emprisonnés par hasard mais pour avoir perpétré des attentats terroristes… Des négociations directes vont donc reprendre à Washington prochainement, avec Tsipi Livni côté israélien et Saëb Erekat côté palestinien comme interlocuteurs. Le gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne ont tous deux annoncé que tout accord auquel aboutiraient les pourparlers sera soumis à référendum dans leurs populations respectives.

Deux roquettes sont tombées dans le Sud d’Israël cette semaine.

En Egypte, le changement de pouvoir laisse le pays dans une situation toujours aussi critique et instable. Tandis qu’une commission d’experts a été chargée par le Président d’intérim Adly Mansour de proposer des modifications à la constitution, le Caire avec ses alentours a été agité cette semaine encore par les affrontements entre pro- et anti-Morsi. Ce sont à nouveau des dizaines de personnes qui ont péri dans des violences avec jets de pierre et coups de feu.

Déterminés à ne pas lâcher le pouvoir, les Frères musulmans ont encore organisé tous ces derniers jours des manifestations bloquant des rues entières et des sites stratégiques, jusqu’à l’aéroport luimême. Al-Sissi, chef de l’armée et nouvellement vice-Premier ministre, a appelé à des manifestations de soutien au nouveau pouvoir, soutenu par le mouvement Tamarod et les laïcs. Depuis le renversement de Mohamed Morsi, on compte plus de 350 morts dans les affrontements. Une bombe a explosé cette semaine dans un poste de police au Caire. Au travers de ces événements, nous voyons encore une description frappante de la prophétie d’Esaïe : «J’armerai l’Egyptien contre l’Egyptien, et l’on se battra frère contre frère, ami contre ami, ville contre ville, royaume contre royaume.» (Esaïe 19:2) Tandis que le pays était divisé entre pro- et anti-Moubarak, c’est maintenant entre pro- et anti-Morsi que les Egyptiens se divisent en camps. La situation dans le Sinaï est elle aussi encore très tendue. Des soldats et des policiers ont trouvé la mort dans des attentats. Israël a d’ailleurs renforcé son dispositif de protection à sa frontière. 

Le nouveau Président iranien s’inscrit dans la ligne idéologique qui a été celle de l’Iran ces dernières années. Il a en effet déclaré que son pays continuerait à encourager « les efforts du Hezbollah dans le front de résistance » contre Israël, ainsi que la lutte du Hezbollah aux côtés des forces du régime de Bachar Al-Assad. D’ailleurs, à l’occasion de l’anniversaire de l’attentat commis par la milice chiite le 12 juillet 2012 à Burgas en Bulgarie, ayant tué 5 touristes israéliens et un Bulgare, le ministre de l’Intérieur bulgare a clairement réaffirmé les résultats des enquêtes : le Hezbollah en était l’auteur. Insistance avait été faite auprès de l’Union Européenne à la suite de cet attentat sur son sol pour qu’elle inscrive le Hezbollah sur sa liste noire d’organisations terroristes, ce qu’elle s’était refusé à faire jusqu’à présent. Mais elle vient cette semaine de fairefigurer la « branche armée » de cette organisation sur sa liste. La distinction entre branche armée et branche politique n’existe absolument pas en réalité : le Hezbollah est un seul et même mouvement. On peut donc s’interroger sur la valeur et les implications concrètes de cette décision. Rappelons que le Hezbollah est l’organisation terroriste non-étatique la plus puissante du Moyen-Orient et un véritable satellite de l’Iran (que l’on peut quant à lui qualifier d’Etat terroriste). Ses actions consistent en des tirs de roquettes sur des civils, des assassinats, des détournements d’avion, son financement s’effectue par des trafics d’armes et de drogues conséquents notamment en Amérique latine, et son réseau d’agents est mondial. Le Liban s’est vivement opposé à cette décision de l’UE, voyant dans le Hezbollah « une composante essentielle de la société » du Liban. Concernant ce pays par ailleurs, il compte désormais 600 000 réfugiés syriens, ce qui le place dans une situation à laquelle il lui est de plus en plus difficile de faire face. 

En Irak a eu lieu cette semaine une série de combats meurtriers, notamment dans deux prisons, faisant 19 morts parmi les agents de sécurité, et 30 blessés. Ces attaques ont été revendiquées par Al-Qaïda. Le directeur des renseignements de l’armée israélienne a d’ailleurs averti que des « milliers de combattants d’Al-Qaïda » sont mobilisés dans le conflit syrien aux côtés des rebelles, venant du monde entier. Une information qui fait d’autant plus craindre la décision cette semaine de l’administration américaine de livrer des armes aux rebelles, même si elle assure de sa prudence sur cette question.

Concernant l’actualité internationale, au Burkina Faso a eu lieu une manifestation contre la vie chère, qui a aussi pris le tour d’une manifestation contre le gouvernement. En République Démocratique du Congo, les combats ont recommencé entre l’armée et le groupe de rebelles du M23. Les Etats-Unis ont dénoncé le soutien du Rwanda aux rebelles du M23, ainsi que la présence de ses propres troupes militaires. Depuis mars, 44 personnes ont été tuées, et 66 femmes ont été violées par les rebelles en RDC. En Guinée, des combats interethniques ont fait 95 morts. Le Mexique est encore secoué cette semaine par les actions violentes des cartels de la drogue : des attaques contre les forces de l’ordre ont fait 22 morts et 15 blessés dans l’ouest du pays. En Chine, des séismes ont fait 89 morts. En Europe, cela fait maintenant 40 jours que la contestation dure en Bulgarie. Elle ne fléchit pas, et demande la démission du gouvernement. En Espagne, deux semaines après la France, un train a aussi déraillé pour une raison inconnue pour le moment, à Saint Jacques de Compostelle. 77 personnes ont trouvé la mort dans cet accident, et 143 autres ont été blessées.

En France, l’interpellation d’un homme par les forces de l’ordre qui refusait le contrôle de sa femme voilée a suscité des violences : des centaines de jeunes se sont mis à jeter des pierres sur des policiers et le commissariat de police, puis ils ont mis le feu à des poubelles et ont saccagé des abris de bus. Concernant la vie politique, un élu, Gilles Bourdouleix a tenu des propos qui vont lui valoir une condamnation en justice, affirmant par rapport aux gens du voyage qu’« Hitler n’en a pas tué assez ». Deux nouveaux groupuscules d’extrême-droite viennent d’être dissolus par un décret présidentiel : l’Œuvre française et les Jeunesses nationalistes. Enfin, un sondage montre que 70% de la population française estime que le pire de la crise est encore à venir. Le chômage continue d’ailleurs d’augmenter avec une hausse de 0,5% pour le mois de juin.

Source: www.lespoir.fr