Pour la 17ème fois en 9 ans, le Cheikh Taysir Rajab al-Tamimi, figure de proue dans l’établissement religieux musulman, a déclaré publiquement vendredi qu’Israël a un «manifeste» pour reconstruire le Temple juif sur les ruines d’Al-Aqsa.
Le Cheikh Taysir Rajab al-Tamimi, qui dirige le tribunal de la charia de Hébron, a dit dans son sermon du vendredi que les «intrusions» de députés israéliens sur le Mont du Temple « prouvent qu’un pareil plan existe. »
« La récente visite du président américain, [Barack] Obama, à Jérusalem occupée, ses déclarations disant que Jérusalem est la capitale des Juifs, et sa demande que les Palestiniens reconnaissent le caractère juif de l’entité israélienne, constitue une déclaration de guerre et préparent le terrain pour la judaïsation de Jérusalem occupée par Israël « , a affirmé le propagateur de haine.
Ce chef religieux aurait appelé les Palestiniens et le monde musulman à se joindre au combat pour défendre Al-Aqsa. Il a également exhorté la communauté internationale à agir rapidement pour contenir Israël « avant qu’il ne s’enflamme dans une guerre de religion qui va consumer le monde entier. » Il oublie certainement que les juifs ne sont en rien dans une guerre de religion et que si Israël avait voulu détruire le Dôme et la Mosquée Al Aqsa, les israéliens n’auraient pas attendu 40 ans pour le faire.
Le statu quo actuel sur le Mont du Temple est le résultat d’une convergence d’intérêts religieux et politiques après 1967. Les rabbins ont décidé très tôt que la loi religieuse interdit de visiter le site à cause des craintes selon lesquelles « on pourrait marcher sur l’emplacement du Saint des Saints », le point focal du rituel antique, ou personne à part les Grands Prêtres ne pouvait entrer. Le rabbin Zvi Yehuda Kook, rabbin sioniste le plus important de la seconde moitié du 20e siècle, a jugé qu’il était interdit de visiter le Mont du Temple,, une position encore approuvé par Grand Rabbinat d’Israël.
Mais le désir de prier sur le Mont a trouvé une plus grande acceptation parmi les rabbins traditionnels en Israël au cours de la dernière décennie, se propageant à partir d’une frange infime vers un plus large public religieux. Le nombre de Juifs qui visite ce lieu est encore ridicule (quelques milliers par an) et il reste interdit aux non-musulmans d’entrer dans la Mosquée al-Aqsa.