Le Chef d’Etat-Major de Tsahal observe les grandes manœuvres sur le Golan.
L’Iran
poursuit le transport aérien de personnel militaire et de grandes
quantités d’armes en Syrie par des avions de ligne civils,
qui coupent à travers l’espace aérien irakien, selon ce qu’ont
dévoilé les sources de renseignement américaines, très tôt ce jeudi 20
septembre. Le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-Moon a
aussi déclaré que : « Malheureusement, les deux camps syriens, le
gouvernement et les forces de l’opposition, semblent déterminés à mettre
un terme au conflit par des moyens
militaires ». Clairement, l’Iran augmente la cadence de son
engagement militaire dans l’escalade constante de la guerre civile
syrienne, l’élargissant jusqu’à un conflit multinational qui
menace d’entraîner le Liban, par le biais de l’allié de la Syrie et
de l’Iran, le Hezbollah.
L’écho
à la déclaration du Secrétaire Général de l’ONU, impliquant que les
deux camps en Syrie sont déterminés à se battre âprement
jusqu’à la fin résonne par la résolution de l’Iran de combattre pour
Assad par tous les moyens, sur le sol même de la Syrie. Téhéran ne
dissimule pas son déploiement ni le sens de son action.
Dimanche 16 septembre, le Commandant des Gardiens de la Révolution,
le Général Ali Jafari, a déclaré ouvertement que les unités des Brigades
al Qods étaient bien présentes et opérationnelles,
autant en Syrie qu’au Liban.
On
n’a fait aucun commentaire à propos de ces révélations, du côté des
Etats-Unis, d’Israël, ni même des chefs de l’armée
israélienne – nonobstant leur caractère menaçant, plus précisément,
que Téhéran n’est plus suspendu, dans l’attente d’une attaque de ses
installations nucléaires, dans le but de pénaliser Israël,
mais qu’il se prépare plutôt à une opération préventive.
Mais
encore, le Premier ministre Binyamin Netanyahou et le Ministre de la
Défense Ehud Barak ont choisi de s’imposer le silence face
à ce que toute autre nation percevrait comme un Casus Belli : le déploiement au su de tous des forces ennemies sur ses frontières nord et est.
Cette phase a dû être le catalyseur de l’exercice- surprise fort de deux
divisions, mercredi, sur la frontière du Golan avec la Syrie.
Mais les propos du porte-parole de Tsahal ont sonné comme plutôt
ingénues, lorsqu’il s’est mis en devoir d’expliquer que ces
grandes manœuvres n’avaient rien à voir avec les évènements en Syrie
ni avec le Hezbollah, et que ce n’était rien de plus qu’un exercice de
routine, afin de tester le niveau des
préparatifs.
Les sources militaires de Debkafile
affirment que, dans le climat actuel, aucune opération militaire
d’aucune
armée sur la frontière syrienne – et particulièrement une de cette
ampleur- ne peut être perçue comme relevant de la « routine ». Il y a à
peine une semaine, la Brigade Golani a achevé
un exercice militaire important dans le nord d’Israël comprenant le
Golan. Ce genre de fréquence doit avoir des connotations
opérationnelles. Tsahal, de toute évidence, maintient son armée en
mouvement et dans un état constant de préparation à se battre dans
le cadre d’une guerre bien réelle et sans aucun délai, sur un terrain
devenu familier à force d’exercices militaires
incessants.
Le
chef d’Etat-Major de Tsahal, le Général Benny Gantz, a un penchant pour
s’exprimer à travers des symboles, qui correspond à sa
propre méthode pour contourner le devoir de réserve qui s’impose à
ses déclarations orales, du fait des contraintes militaires et de toute
autre nature.
Lors de la veillée du Nouvel An, la semaine dernière, le Général a offert un petit cadeau à ses correspondants militaires :
l’édition en Hébreu du livre de l’écrivain américain Richard David Bach : "There's No Such Place as Far Away.". [Il n’y a aucun endroit au monde qui soit aussi lointain
–inaccessible- »].
En ce qui concerne les manœuvres sur le Golan, il a décidé de désigner le Général-Major Nati Sharoni, officier en chef de
l’artillerie, lors de la guerre de Yom Kippour de 1973, au sein de son groupe restreint de conseillers et d’observateurs.
Ce livre était un message clair envoyé à Téhéran et aux “Saints-Thomas” perclus de doutes, à l’intérieur, que Tsahal est pleinement en capacité de mener une opération contre le programme nucléaire iranien et d’accomplir avec succès toute mission loin de ses côtes.
La
présence du Général Sharoni, lors des manœuvres sur le Golan, et
l’exercice en lui-même, étaient un avertissement à l’Iran, au
Hezbollah et à la Syrie qu’ils subiront une grave désillusion, s’ils
espèrent prendre Israël à l’improviste, comme ce fut le cas, lors de
l’attaque-surprise qui avait presque dépassé Tsahal, il y
a 39 ans, avant que la tendance générale de la guerre ne s'inverse
contre l’Egypte.