mercredi 27 août 2014

Ebola gagne du terrain


© Photo: East News/Ohde/face to face

L’épidémie de fièvre hémorragique à virus Ebola a atteint l’Inde. Trois citoyens du pays présentent des symptômes de l’infection.

Les patients sont placés en quarantin à Bombay. Les autorités du pays ont pris la décision d’examiner tous les passagers revenant des pays touchés par Ebola. Le virus qui a d’abord fait rage en Afrique de l’Ouest, s’est déjà propagé dans le centre du continent.

Sa « capacité » de circuler facilement d’un pays à l’autre fait peur aux autorités de nombreux pays, surtout ceux où la situation économique, sociale et sanitaire est semblable à celle de l’Afrique de l’Ouest. Nous vous proposons d’écouter le virologiste Gueorgui Vikoulov.

« Cette maladie est liée au niveau de vie bas. De plus, certaines traditions culturelles, certaines façons de cuisiner contribuent à l’infection de beaucoup de gens. La propagation est également liée à la densité de population. En Inde, cet indice est très élevé, ainsi que la probabilité de propagation du virus. La situation peut s’aggraver en raison d’une part importante de la population illettrée. »

Selon les données de l’Organisation mondiale de la Santé, 2 600 cas d’infection à virus Ebola ont été enregistrés dans le monde ces derniers mois. En réalité, ce chiffre est beaucoup plus élevé, selon les spécialistes. Car les habitants des villages pauvres de l’Afrique n’ont pas toujours la possibilité de demander une aide médicale ou ne veulent pas le faire en raison de leur religion ou des autres traditions. A titre de prévention, il est très important de respecter l’hygiène : lavage minutieux des mains, des fruits, de la vaisselle, utilisation et désinfection régulière des toilettes. Si les autorités des pays ne sont pas dans la mesure de le garantir, ce sont les organisations du type OMS qui doivent contrôler la situation, avance le professeur Andreï Diomine, président de l’Association russe pour la santé publique.

« Aujourd’hui, tout le monde est vulnérable. Compte tenu du développement des transports, du déplacement de la population, de la circulation des marchandises, la menace de l’infection est extrêmement dangereuse pour l’humanité. C’est un nouveau fléau mondial après pneumonie atypique, grippe porcine et aviaire. Il faut créer un système de sécurité internationale. Aujourd’hui, les pays où la situation sanitaire est mauvaise, font semblant qu’il s’agit de leur affaire privée. Mais en réalité, dans un monde fragile et interdépendant, la menace de l’infection apparaît non seulement dans les pays où la situation sanitaire est mauvaise, ou dans les pays voisins, mais également dans la planète entière, pour toute l’humanité. »

Aucun vaccin ni traitement spécifique n’existent actuellement contre le virus Ebola. Plusieurs pays, dont la Russie, les Etats-Unis, la Canada, le Japon ont déclaré mener des recherches avec succès. Certains médicaments ont été testés sur des humains. Mais ils ne donnent pas lieu à garantie et ne sont pas entrés en phase de production de masse.