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Par La Voix de la Russie | Une patiente présentant des symptômes du virus Ebola a été hospitalisée il y a quelques jours à Hong Kong.
Selon le quotidien China Daily, la femme âgée d’une quarantaine d’années est rentrée récemment d’Afrique, où l’épidémie a déjà emporté la vie de plus de 670 personnes. Le diagnostic qu’on craignait ne s’est pas confirmé, heureusement. Mais cela ne signifie pas que l’Asie reste à l’abri du virus africain.
L’Europe a également tiré ces jours-ci la sonnette d’alarme. Lundi dernier, un passager présentant des symptômes du virus Ebola est arrivé du Nigeria à Birmingham, le deuxième aéroport international de la Grande-Bretagne. Selon la chaîne Sky News, les analyses médicales menées sur le patient n’ont pas confirmé qu’il est atteint du virus Ebola. Mais le gouvernement britannique a toutefois tenu une réunion d'urgence du comité de crise Cobra en raison de la menace de l'épidémie.
L'épidémie du virus Ebola a éclaté en février de cette année en Guinée. Ensuite, le virus s'est propagé vers les Etats voisins, le Sierra Leone et le Libéria. Il y a quelques jours, le premier décès du virus a été enregistré dans la plus grande ville du Nigeria, Lagos. Pendant tout ce temps, 1100 cas de contamination ont été enregistrés, dont 700 mortels. C’est la première fois que le virus Ebola s’est avéré aussi dangereux, souligne le docteur des sciences biologiques, le vice-directeur du laboratoire de l’écologie et des virus de l’Institut de virologie Mikhaïl Chtchelkanov.
« Nous n’avons jamais vu d’épidémies d’une telle ampleur en zone urbaine », explique-t-il. « Dans les zones rurales d'Afrique les chercheurs ont observé de nombreuses maladies de ce genre. Mais ici il s’agit d’une maladie avec un fort taux de mortalité qui se propage dans la zone urbaine pendant une très longue période. Et l’Organisation mondiale de santé (OMS) ne peut rien faire pour arrêter la propagation de l’épidémie. C’est un cas hors du commun ».
Le problème, c’est qu’il n’y a aucun remède contre cette maladie. Le virus a été découvert en 1976 dans la République démocratique du Congo, dans un village sur les rives du fleuve Ebola. C’est de ce lieu que la maladie tient son nom. Plusieurs épidémies ont éclaté en Afrique depuis lors, mais elles sont restées locales, ne s’étendant pas à d’autres régions. Vu l’ampleur régionale du virus, les laboratoires pharmaceutiques ne se sont jamais intéressés à Ebola. Jusqu’à présent, seuls des kits de diagnostic du virus ont été conçus, mais pas de médicament. Les médecins n’ont même pas étudié le mécanisme de propagation de la maladie. Les chercheurs savent seulement que le virus se transmet le plus souvent par le sang et par d’autres fluides de l’homme, du singe, du cochon et des chauves-souris, selon certaines sources. La maladie se développe très rapidement. Aux stades préliminaires, les malades ressentent de la fatigue, des douleurs dans la gorge et dans les articulations, et leur température monte dès le premier jour à 40 degrés. Ensuite, des vomissements et une diarrhée aiguë sanglante sont constatés chez les patients. La mort survient généralement au bout de 2-3 jours.
Actuellement, l'épidémie de fièvre Ebola se propage rapidement d’un pays à un autre. Deux médecins américains, qui aidaient à trouver un remède contre cette maladie, sont morts récemment. La famille d’un de ces médecins est rentrée aux Etats-Unis et elle est surveillée de très près par les médecins, car la période incubation n’est pas encore passée depuis leur retour. Tous les patients, rentrés récemment d’Afrique avec des symptômes semblables ont été hospitalisés au Royaume-Uni et au Canada. Et dans le cadre des mesures de précaution, des mesures de contrôle supplémentaires des passagers qui arrivent des pays d’Afrique de l’Ouest ont été introduits dans de nombreux aéroports internationaux, notamment en Europe et en Russie. Certains pays ont même fermé leur liaison aérienne avec la Guinée. L’OMS considère que ces mesures sont excessives, explique la directrice adjointe du Centre de virologie et de biotechnologie de Novossibirsk (Sibérie) « Vektor » Raïssa Martyniouk.
« Le 24 juillet, une réunion sur la mobilisation des moyens pour lutter contre l’épidémie de la fièvre Ebola en Afrique était organisée à Genève, dans le bureau du secrétaire général de l'OMS »,raconte-t-elle. « Les participants à la réunion ont souligné la nécessité d’attirer des moyens de financement supplémentaires et des ressources administratives pour localiser l’épidémie. Mais l'OMS ne recommande pas actuellement d'appliquer des restrictions sur les voyages ou le commerce suite à la propagation du virus en Afrique ».
D’autres experts arrivent à des conclusions plus alarmantes. L’organisation des Médecins sans frontières (MSF) vient de publier récemment un rapport sur l’état actuel de l'épidémie du virus Ebola en Afrique occidentale. Selon MSF, si le virus continue à se propager à ce rythme là, cette maladie incurable pourrait devancer le SIDA par le nombre de victimes dans le monde.