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mardi 3 septembre 2013
Syrie - La Chine et la Russie s'opposent aux Américains
Photo : La Presse canadienne (photo) Dmitry Lovetsky / APDes membres d'un parti politique favorable au pouvoir russe ont manifesté à Saint-Pétersbourg contre une éventuelle intervention américaine en Syrie.
Pékin — La Chine a appelé les États-Unis à ne pas entreprendre d’action unilatérale contre la Syrie en réponse à l’attaque chimique alléguée contre des civils près de Damas pendant qu'à Moscou, l'on dit trouver les preuves présentées par les Américains peu convaincantes.
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hong Lei, a déclaré lundi que les autorités américaines avaient informé le gouvernement chinois sur la question et que la Chine était très inquiète face à l’utilisation présumée d’armes chimiques.
Il a toutefois affirmé que la Chine s’opposait à une réplique unilatérale des États-Unis. Une opération militaire en Syrie doit être conforme à la Charte des Nations unies et respecter les principes généraux qui sous-tendent les relations internationales, a-t-il souligné.
La Chine pense qu’une solution politique est la seule façon de résoudre la crise en Syrie, a déclaré le porte-parole. La communauté internationale doit éviter d’aggraver le conflit et d’entraîner toute la région dans un désastre encore plus grand, a-t-il ajouté.
Selon le gouvernement américain, l’attaque chimique du 21 août dans les banlieues de Damas a fait au moins 1429 morts. Washington estime que le régime syrien est responsable de l’attaque, tandis que d’autres pays, dont la Russie, affirment que les preuves ne sont pas claires.
L’administration du président Obama tente de convaincre les Américains et le monde de la nécessité de punir militairement le régime syrien en réponse à l’attaque chimique.
Depuis le début de la guerre en Syrie, la Chine s’est jointe à la Russie à plusieurs reprises pour bloquer toute résolution du Conseil de sécurité de l’ONU pouvant mener à la chute du régime de Bachar al-Assad.
La Russie sceptique
À Moscou, le ministre des Affaires étrangères de la Russie, Sergei Lavrov, soutient que les preuves exhibées à son pays par les États-Unis qui affirment que le régime syrien est responsable de la récente attaque chimique alléguée, ne sont absolument pas convaincantes.
Lundi, le ministre Lavrov ajoute que la preuve américaine est dépourvue d'éléments spécifiques nécessaires dont les coordonnées géographiques, des identités et des certitudes que les tests aient été réalisés par des experts.
Le ministre Lavrov indique que les États-Unis lui ont dit ne pouvoir partager avec lui toutes leurs informations sur la présumée attaque chimique car certaines d'entre elles étaient déjà classifiées.
D'autre part, on envisage d'envoyer une délégation parlementaire russe aux États-Unis pour discuter de la situation en Syrie avec les membres du Congrès, affirme l'agence de presse Interfax.
Les députés Valentina Matvienko et Sergueï Narychkine ont fait cette proposition lundi au président Vladimir Poutine, en faisant valoir que les sondages montrent que les Américains sont peu disposés à lancer leur pays dans une intervention militaire afin de punir le régime syrien pour la présumée attaque chimique.
Les députés russes espèrent pouvoir convaincre les membres du Congrès à Washington d'adopter une «position équilibrée» dans ce dossier. Le président Poutine soutient leur initiative, qui devra tout de même obtenir l'approbation du ministère des Affaires étrangères.
Le chef de l’OTAN convaincu
D'autre part, à Bruxelles, le secrétaire général de l’OTAN se dit convaincu que le gouvernement syrien a eu recours à des armes chimiques contre des civils et estime qu’une réaction forte est nécessaire pour montrer aux dictateurs du monde entier que de telles armes ne peuvent être utilisées en toute impunité.
Anders Fogh Rasmussen a déclaré lundi que l’alliance continuerait de défendre la Turquie si ce membre de l’alliance est attaqué dans la foulée de la crise syrienne. L’OTAN restera une instance où les alliés peuvent se consulter sur les actions à entreprendre, a-t-il dit.
M. Rasmussen a toutefois affirmé que pour l’instant, il ne voyait pas de rôle supplémentaire pour l’alliance face à la guerre en Syrie.
Peu d'inquiétude en Turquie
En Turquie, le principal conseiller du premier ministre a repoussé du revers de la main les inquiétudes sur les répercussions possibles d'une éventuelle frappe américaine contre la Syrie.
Yalcin Akdogan, haut conseiller du premier ministre Recep Tayyip Erdogan, a déclaré qu'une attaque syrienne contre la Turquie était très peu probable parce que les conséquences seraient trop grandes pour la Syrie.
Selon un article publié lundi par le quotidien Aksam, M. Akdogan a affirmé qu'une attaque de la Syrie contre son voisin beaucoup plus puissant «serait de la folie et un suicide».
M. Akdogan a souligné qu'il s'agirait d'une attaque contre un pays membre de l'OTAN qui pourrait complètement changer le cours du conflit en Syrie.
Certains analystes ont averti que la Syrie pourrait répliquer à d'éventuelles frappes américaines en s'attaquant aux alliés des États-Unis dans la région, comme la Turquie ou Israël.
Source: http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/386468/armes-chimiques-en-syrie-moscou-pas-convaincu-par-les-preuves-des-etats-unis