La semaine dernière, Morsi s’est arrogé des pouvoirs étendus, et désormais, le pouvoir judiciaire ne peut plus contester ses décisions. Pour calmer les émeutes que sa décision a provoquées, il a expliqué qu’il n’ambitionnait pas de devenir le nouveau Pharaon de l’Egypte et que cette mesure était provisoire.
Lorsque les manifestants égyptiens ont manifesté pour les premières fois sur la place Tahrir l’année dernière en réclamant la destitution de l’ancien président Hosni Moubarak, ils réclamaient un système de gouvernement laïc et démocratique qui représenterait les intérêts de tous les Egyptiens, et pas seulement ceux des courtisans du dictateur. C’est aussi ce qui s’est passé en Iran au moment du renversement du Shah en février 1979 : les manifestants voulaient mettre fin à un régime corrompu, rappelle Coughlin. Mais nous avons su depuis que les intentions de Khomeini étaient différentes, et en quelques mois, l’Iran est devenu une République islamique.
Morsi affirme qu’il n’est pas un dictateur, mais sa neutralisation du pouvoir judiciaire semble incompatible avec une conversion de la dictature militaire de l’Egypte en démocratie.
« Je suis sûr que je ne suis pas le seul à me demander si M. Morsi n’est pas sur le point de devenir le nouvel Ayatollah Khomeini. Ce qui est sûr, c’est qu’à moins qu’il ne fasse marche arrière, tous ceux qui ont sacrifié leurs vies pour la cause de la révolution égyptienne, seront morts en vain ».