Résumé de l’actualité
Alors que les Etats-Unis par l’intermédiaire de leur secrétaire d’Etat John Kerry se sont démenés pour relancer les négociations israélo-palestiniennes, bloquées depuis le début de l’année, l’Union Européenne vient de frapper un grand coup contre Israël au travers de l’accord sur son futur budget pour la période 2014-2020. Elle interdit en effet toute aide financière de la part de ses pays membres, à toute entité israélienne se situant en Judée-Samarie, sur la partie israélienne du plateau du Golan au nord d’Israël ou à Jérusalem-est, c’est-à-dire au-delà des lignes d’avant la Guerre des 6 jours en 1967. Rappelons que dans cette troisième guerre des pays arabes alentours contre l’Etat d’Israël, visant à « jeter les Juifs à la mer », Israël a conquis des territoires qu’il aurait pu légitimement garder en sa possession au regard du droit international, ayant eu le dessus dans cette guerre d’agression contre lui. Mais il a conservé seulement ce qui était nécessaire à sa situation d’un point de vue stratégique, afin d’être en mesure de prévenir une nouvelle offensive arabe globale, ainsi que les actes terroristes. C’est bien sûr sans aucune considération de l’histoire, mais au travers de la réécriture de l’histoire présentant le problème d’un peuple palestinien opprimé, que l’Union Européenne se positionne. Mais c’est aussi sans considération du fait que les frontières israélo-palestiniennes doivent se définir dans le cadre d’un futur accord de paix. Or, l’UE apporte là un appui considérable à la volonté du Fatah d’imposer comme condition à toute reprise des négociations la reconnaissance israélienne des lignes de 1967 ! Et c’est sur un échec que se termine l’ultime tentative de ramener Israéliens et Palestiniens à la table des négociations : le plan présenté par Kerry a été rejeté par l’Autorité Palestinienne.
Concernant la question de l’Iran, l’Etat juif, repoussant encore un peu l’offensive militaire en voulant démontrer aux dirigeants occidentaux sa disposition à prendre en compte tout fléchissement éventuel de l’Iran dans son programme nucléaire, a cette semaine fait le constat auquel l’on pouvait bien évidemment s’attendre : le changement de Président n’a rien modifié de la politique iranienne, dont l’objectif principal est de détruire l’Etat juif. Il est dès lors inévitable qu’Israël lance une offensive militaire avant les Etats-Unis, comme l’a déclaré le 14 juillet Benjamin Netanyahou. Le nouveau Président iranien a déclaré suite à ces propos du Premier ministre israélien : « Qui sont les sionistes pour nous menacer ? ».
En Egypte, l’intervention de l’armée pour redéfinir l’ordre politique se poursuit, et il est bien évident que c’est la force militaire du pays qui rend possible le renversement de situation auquel nous assistons ces derniers jours. Ce que l’on pourrait appeler coup d’Etat et qui est défini par celui que le gouvernement Morsi avait placé au poste de ministre de la Défense, Abdel Al-Sissi, comme « soulèvement populaire appuyé par l’armée », s’efforce en effet de briser la puissance des Frères musulmans : les avoirs de 14 dirigeants de la confrérie ont été gelés (les chefs de l’organisation se retrouvent ainsi privés de fonds, ce qui ne permet plus de financer la grande manifestation islamiste du Caire), Mohamed Morsi est toujours emprisonné et son sort est remis à la justice, avec l’ouverture d’une enquête pénale pour espionnage, destruction de l’économie, incitation à la violence, et évasion de prison début 2011. Le nouveau gouvernement de transition a été officiellement présenté cette semaine. Abdel Al-Sissi reste à la Défense, mais devient également vice-Premier ministre, ce qui fait de lui le numéro 3 du pouvoir exécutif. L’équipe qui dirige momentanément le pays est composée de nombreux technocrates (mettant particulièrement en avant les aspects techniques et économiques), et aussi de trois chrétiens et de trois femmes. Le mouvement Tamarod est satisfait tandis que les Frères musulmans se refusent à reconnaître ce nouveau gouvernement. Le président par intérim Adly Mansour a appelé quant à lui dans son discours à la réconciliation nationale. On apprend aussi que le Hamas arme les Frères musulmans. Et cette semaine, après l’Allemagne et les Etats-Unis notamment, c’est l’Union Européenne par la voix de Catherine Ashton qui a appelé à la libération de Mohamed Morsi… Chose peu étonnante par ailleurs : la Turquie (où le parti islamiste AKP est au pouvoir) a déclaré que pour elle, Mohamed Morsi est le Président légitime de l’Egypte.
Plus profondément, les événements en Egypte sont à considérer par rapport à Israël. En effet, tout changement de pouvoir dans ce pays pose la question de la permanence ou non du traité de paix, et donc de la relative sécurité de l’Etat hébreu de ce côté-là. Il suffirait que l’Egypte abandonne le traité de paix pour que cela donne aux pays arabes d’envisager une agression militaire contre Israël. Les dirigeants israéliens ont donc, depuis Jérusalem, les yeux rivés sur l’Egypte. Que va être le nouvel Etat égyptien ? De quoi va-t-il être fait ? Telle est la grande question en ces jours-ci. Le pays du Nil a une dimension stratégique quant à l’avenir de l’Etat d’Israël dans la région… Le changement de pouvoir est d’ailleurs vu dans la majorité de la presse égyptienne comme une victoire sur l’influence américaine et israélienne.
Et la situation dans le Sinaï est un sujet de préoccupation : avec la destitution du Président Mohamed Morsi, les attaques terroristes se multiplient, revendiquées par des djihadistes (combattants de la « guerre sainte ») salafistes, ou du Hamas et du Jihad Islamique gazaouis. Ce sont, ces derniers jours, des dizaines de tués et des centaines de blessés que l’on dénombre suite aux affrontements entre les forces de sécurité égyptiennes et les groupes islamistes djihadistes.
Deux informations significatives nous donnent de prendre la mesure de l’esprit du monde arabomusulman à l’égard de l’Etat juif : un feuilleton diffusé à la sortie du jeûne du ramadan chaque jour présente le Juif comme traître, comploteur, haineux, dans le cadre d’une histoire mettant en scène la communauté juive la plus puissante de l’Arabie… Et un prédicateur syrien a pointé Israël comme le responsable des conflits qui ont lieu au Moyen-Orient, dans son sermon du vendredi. O combien, pour évaluer les potentialités de paix pour Israël au Moyen-Orient, il nous faut regarder à la manière dont on façonne les peuples dans cette région du monde… Quelle paix espérer avec des peuples conditionnés à haïr le Juif ? Une haine dont les fruits se voient régulièrement, comme cette semaine : un jeune israélien de 30 ans a été poignardé par deux Arabes, actuellement hospitalisé pour de graves blessures.
En Syrie, les forces du régime et des rebelles s’affrontent dans le nord-ouest du pays et à Homs. C’est 100 000 morts que l’on compte désormais comme victimes de ce conflit depuis maintenant un peu plus de 2 ans ; le nombre de réfugiés s’élève à 1,8 millions, et selon l’ONU le conflit fait 5000 morts par mois. Les responsables syriens ne sont plus en sécurité au Liban : un haut fonctionnaire syrien a été éliminé dans le sud du Liban par des hommes armés. Il était directeur d’un secteur de l’Organisation mondiale pour les immigrés arabes. C’est du jamais vu ; même dans la partie du Liban qui est sous contrôle du Hezbollah appuyant le régime syrien, des responsables syriens peuvent être assassinés.
Dans le reste du monde, l’actualité concerne divers conflits en divers endroits. Au Bangladesh, les affrontements sanglants qui ont lieu ponctuellement continuent, d’autant plus après la condamnation à la pendaison de Ali Ahsan Mohammad Mojaheed, jugé coupable de plusieurs crimes lors de la guerre d’indépendance en 1971. Un couvre-feu a été instauré depuis le 15 juillet, mais 9 personnes ont été tuées depuis. Les combats opposent les forces de police et les islamistes.
Aux Philippines, les affrontements ont repris entre l’armée gouvernementale et des dissidents du Front Moro islamique de libération, faisant 7 morts. Ces derniers veulent obtenir l’autonomie totale de l’île de Mindanao. En Irlande du Nord, deux nuits d’affrontement ont eu lieu entre la police et des loyalistes protestants, à l’occasion d’un défilé pour la victoire de Guillaume d’Orange contre les catholiques en 1690. Plus de 30 policiers ont été blessés ainsi qu’un député. En Côte d’Ivoire, des villageois et des chercheurs d’or se sont affrontés, faisant au moins 3 morts. En Centrafrique, des violences ont régulièrement lieu depuis la prise de pouvoir par les rebelles de la Séleka : ces derniers sont coupables d’au moins 400 meurtres depuis qu’ils sont au pouvoir. En Irak, des attentats ont fait 9 morts. Enfin, les combats qui se poursuivent au Sud-Soudan privent d’aide humanitaire 100 000 personnes d’après l’ONU.
En Nouvelle-Zélande a eu lieu un séisme de magnitude 5,3. Aux Etats-Unis, certains Etats durcissent leur loi sur l’avortement pour rendre plus difficile la possibilité de procéder à une interruption volontaire de grossesse. Et un événement fait scandale cette semaine : George Zimmerman, accusé d’avoir assassiné un jeune noir en 2008, a été acquitté, ce qui a suscité des manifestations à travers tout le pays. Au Royaume-Uni, le Parlement a validé la loi sur le mariage homosexuel.
En France, la réforme des aides de l’Etat en vue de réduire le déficit public a été lancée, avec une coupe de 3 milliards d’euros dans le budget. Et un événement qui constitue tout un symbole : un nouveau timbre comportant le portrait de Marianne a été conçu, avec comme profil celui d’une militante du groupe « Femen », groupe provoquant et ayant troublé des manifestations contre le « mariage pour tous ». Un des auteurs de ce timbre voit là un symbole des valeurs de la République : liberté, égalité, fraternité.
Source: www.lespoir.fr