La Russie n'autorisera, certainement, pas à l'occident de perturber le réseau de ses alliés, quitte à recourir à l'option militaire pour écarter l'Europe (et probablement l'Otan), de ses frontières. La rivalité entre les deux puissances classiques de l'ordre international et leur rôle dans les foyers de cries, et leur poids dans le règlement des défis actuels ne cessent de s'amplifier de jour en jour. Mme Lynda Hard, chroniqueuse d'Arab News, a, dans une analyse intitulée « la Russie, la vengeuse, est de retour », a procédé à un décryptage des perspectives de rivalité entre Moscou et Washington. Dans cette analyse, nous lisons : « En dépit des relations, apparemment, agréables, entre le Ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï et le Secrétaire d'état américain, John Kerry, il peut y avoir, une autre guerre fronde qui semble être en route. Au cours de ces dernières années, la Russie est sortie de sa situation économique et politique moribonde et fragile et aujourd'hui, elle est déterminée à faire entendre sa voix à tout le monde en qualité d'une puissance mondiale d'un grand et lourd poids. La Russie a su retrouver sa puissance, non seulement dans les sphères traditionnelles de son influence, mais aussi au Moyen-Orient et dans une conjoncture où le Président américain, Barak Obama en est arrivé à la conclusion que la présence et l'ingérence des Etats-Unis dans les équations compliquées du Moyen-Orient ne sont, tellement, pas dans le sens des intérêts US. Par ailleurs, les Etats-Unis aussi ne sont pas vus au Moyen-Orient comme une puissance protectrice, mais ils sont considérés plutôt comme une puissance destructrice qui a généré des catastrophes en procédant à des expéditions militaires en Afghanistan, en Irak et en Libye. Ces pays sont constitués, majoritairement, des musulmans de confession sunnite. A ces méfiances à l'égard des Etats-Unis vient de s'ajouter la normalisation des relations entre l'Iran et les Etats-Unis. L'indécision d'Obama et finalement, son refus d'attaquer la Syrie a été considéré par l'opposition syrienne comme une trahison. Les positions adoptées par les Etats-Unis vis-à-vis des évolutions d'Egypte et du processus du transfert du pouvoir dans ce pays ont renforcé de nombreuses hypothèses. De nombreux partisans du gouvernement intérimaire sont d'avis que le Président américain, Barak Obama a plutôt une sympathie pour les Frères musulmans. Il y a, également, ceux qui disent que les Etats-Unis sont inquiets de l'augmentation des sentiments nationalistes et ils se servent des Frères musulmans et du mouvement du 6 avril pour exercer des pressions sur le pays le plus peuplé du monde arabe en vue de l'acheminer vers le chaos et l'anarchie. C'est dans ce droit fil que les pays membres du Conseil de coopération du Golfe persique tentent de créer une confédération des pays arabes pour s'appuyer sur leurs propres moyens et capacités. L'idée de la création d'une unité de commandement militaire aussi a été abordée en décembre, toujours avec le même motif. Les Emirats Arabes Unis ont, tout récemment, commencé à recruter les hommes de moins de 30 ans pour des services militaires, ce qui peut renforcer la capacité militaire des forces armées de ce pays. L'Egypte porte un regard sur la Russie avec qui il est question de signer un contrat d'armements de deux milliards de dollars. Ce contrat sera signé et appliqué après les élections présidentielles et les armes seront livrées par la Russie à l'Egypte. De même, le Président russe, Vladimir Poutine envisage de se rendre en Egypte après le retour à la situation normale dans ce pays. Il va de soi que les Etats-Unis et la Russie agissent dans le sens de leurs propres intérêts. Il ne' faut s'imaginer que Poutine a une amitié personnelle et étroite avec le Président syrien, Bashar al-Assad. Les Russes, s'agissant de ce lien, portent, plutôt, un regard sur la base aérienne de Tartous. On peut en conclure que la Russie ne lâchera pas ses partenaires régionaux. Entre-temps, l'Autorité autonome palestinienne aussi semble songer à l'interaction avec les Russes. Le site d'information israélien, Debka a, récemment, rapporté que Mahmoud Abbas s'est livré à « l'intifada diplomatique » contre Israël et il s'est retiré de l'initiative de paix proposée par les Etats-Unis. La rencontre de Mahmoud Abbas avec le Président Poutine en dit long sur ce sujet. En effet, il cherche à obtenir le soutien des Russes à la création d'un Etat indépendant palestinien. Et ce site d'information israélien d'ajouter : « Avec ce geste inattendu, Mahmoud Abbas a surpris Israël et les services de sécurité et de renseignement. Mais, pour le Président russe, c'était une bonne occasion pour prouver à la communauté internationale que les dossiers chauds du Moyen-Orient, dont le programme nucléaire iranien, la crise de la Syrie et la création d'un Etat palestinien sont entrées dans une autre étape. Selon la presse russe, lors de son séjour de quatre jours à Moscou, Mahmoud Abbas s'est entretenu avec le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev d'un contrat d'un milliard de dollars pour gisement du gaz naturel, situé sur les côtés de Gaza. Il est, tout à fait, claire que cela peut affecter, le processus des négociations de pays au Moyen-Orient. Mais, Abbas est déterminé à faire ce chemin. Qui peut, donc, lui en reprocher ? Des années de négociations et des dictats américains n'ont abouti à rien. Cela n'a eu d'autre résultat que la colonisation grandissante. D'ailleurs, il y a, actuellement, une tension entre L'Europe, les Etats-Unis et la Russie, autour de la crise en Ukraine. Les dirigeants européens n'ont pas caché les mots pour apporter, ouvertement, leur soutien à l'opposition, une attitude qualifié d'éhontée par le Ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Le chef de la diplomate russe a lancé une mise en garde à Washington, l'appelant à s'abstenir de s'ingérer dans les affaires intérieures de l'Ukraine. Il a averti le Secrétaire d'Etat américain John Kerry, lui demandant d'arrêter ses déclarations incendiaires. Moscou n'autorisera, certainement, pas à ce qu'on retire Kiev du réseau de ses alliés. Si l'Occident y arrive , la Russie sera obligée de recourir à l'option militaire pour écarter l'Europe( et très probablement l'Otan), de ses frontières.