Résumé de l’actualité
Les nouvelles sur la situation en Egypte présentent toujours un pays en proie à la violence en accomplissement de la parole d’Esaïe 19:2 : « J’armerai l’Egyptien contre l’Egyptien, et l’on se battra frère contre frère, ami contre ami ». La lutte acharnée entre le nouveau gouvernement basé sur l’armée et les pro-Morsi atteint en effet un sommet cette semaine. La volonté des autorités de ramener l’ordre et de soustraire le pays au pouvoir des islamistes, et la détermination des Frères musulmans à maintenir leur coupe quitte à amener le chaos, ont entraîné la plus sanglante des confrontations égyptiennes de l’histoire récente du pays. Des images nous sont parvenues d’une des places qu’occupent les pro-Morsi, Rabaa al-Adawiya, en feu ; car après les appels répétés du gouvernement à cesser l’occupation de sites stratégiques de la capitale en particulier, manifestants islamistes et forces de l’ordre se sont affrontés, avec un bilan de 525 morts (dont 43 policiers) et de 3 572 blessés dans tout le pays, mais ce bilan pourrait en réalité être plus élevé car on dénombrait 124 morts pour la seule place Rabaa al-Adawiya.
Les Frères musulmans avancent les chiffres de 2 200 morts et plus de 10 000 blessés. Ces nouvelles ont suscité l’indignation au sein de la communauté internationale, qui accuse les forces de l’ordre égyptiennes de « massacre ». Barack Obama a déclaré : « Les Etats-Unis condamnent fermement les actions du gouvernement par intérim égyptien et des forces de sécurité ». L’administration américaine, dont la position reste très ambiguë, semblant appeler de ses vœux le rétablissement du président islamiste, avait auparavant affirmé : « Nous encourageons le gouvernement intérimaire à laisser manifester, c’est un élément fondamental pour faire avancer le processus démocratique ». On se demande de quel « processus démocratique » les tenants de la charia aux déclarations ouvertement antidémocratiques seraient acteurs… La détention de Mohamed Morsi a d’ailleurs été prolongée de 15 jours par le nouveau gouvernement. On sait que les chefs de l’armée égyptienne sont aussi déterminés à faire rentrer dans l’ordre la situation au Sinaï, que les djihadistes de toutes sortes ont transformé en base de terrorisme, et cela se fait en coopération étroite avec Israël. Cette semaine d’ailleurs, une roquette de type Grad a été tirée depuis le Sinaï sur la cité balnéaire d’Eilat, interceptée grâce au système de protection ultra-perfectionné « Dôme de fer ».
Au sein d’une telle situation, les chrétiens qui sont 10 millions en Egypte, sont devenus les boucs émissaires des Frères musulmans, qui leur imputent la responsabilité de la chute de Mohamed Morsi. Outre le rapt de jeunes filles chrétiennes pour les marier de force à des musulmans et les agressions violentes contre les communautés coptes, il s’agit maintenant en plus d’assassinat d’enfants chrétiens. Le 6 août notamment, une fillette de 10 ans, Jessica Boulos, a été tuée par balles sur le chemin du retour, après avoir participé à un cours sur la Bible dans une église évangélique. Le drapeau d’Al-Qaïda a aussi été dressé sur plusieurs églises.
La situation générale en Egypte affecte l’ensemble du Moyen-Orient, encourageant dans divers pays les laïcs ou ceux qui aspirent à une situation meilleure par la révolution, et faisant craindre pour les islamistes ayant réussi à venir au pouvoir un renversement de situation. La Turquie est concernée comme on le sait. Mais aussi la Tunisie, et particulièrement ces derniers jours. Le pouvoir d’Ennahda semble en effet sérieusement contesté. Le syndicat le plus puissant, l’UGTT, tient ferme dans les négociations qui ont cours avec le gouvernement dominé par les islamistes. Lundi 12 août a eu lieu le premier jour de discussion tandis que ne tarissaient pas les manifestations déclenchées par l’assassinat d’un représentant de l’opposition par un salafiste. Cette semaine en Tunisie a également été marquée par la Journée de la femme qui a pris aussi la tournure d’une manifestation entre partisans et opposants à Ennahda.
Une sérieuse confrontation a donc commencé en Tunisie entre ces deux forces, anti- et pro-islamistes. gouvernement israélien, engagé dans des négociations avec les Palestiniens, poursuit sa politique de construction dans sa terre ancestrale de la Judée-Samarie, et à Jérusalem-Est : un appel d’offre a été fait pour la construction de 394 logements en Judée-Samarie et 793 logements à Jérusalem-Est. Les Etats-Unis ont réaffirmé qu’ils « considèrent toutes les implantations comme illégitimes », et l’on connaît la position de l’Union Européenne sur la question…
Par ailleurs, 24 prisonniers palestiniens sur les 104 prévus ont déjà été libérés ; sous escorte, ils sont parvenus au Palais présidentiel où Mahmoud Abbas, censé lutter contre le terrorisme mais l’encourageant en réalité, les a accueillis en personne sous les applaudissements de la foule. Le reste de l’actualité concerne notamment la question du terrorisme, qui a encore été meurtrier cette semaine. Le chaos semble menacer toujours plus le Liban ; sunnites et chiites s’entredéchirent dans la plaine de Bekaa, en lien avec le conflit syrien. Et une explosion d’envergure a fait au moins 14 morts et 200 blessés, revendiquée par un mouvement islamiste inconnu jusqu’alors, la « Brigade de Aisha », et provoquant de nombreux incendies dans la capitale. Une nouvelle vague d’attentats, revendiquée par l’« Etat islamique en Irak et au Levant » (EIIL) a ensanglanté l’Irak à l’occasion de la célébration de la fin du ramadan, l’Aïd, avec près de 80 morts et 240 blessés le 10 août. Dans la capitale en elle-même, il n’y eut pas moins de 12 attentats. La population dénonce d’ailleurs l’incapacité du gouvernement à faire face au terrorisme. Et les violences ont repris mercredi avec l’explosion de 2 bombes au nord de Bagdad, faisant 14 morts, et avec une série d’attentats coordonnés jeudi, tuant 23 personnes. Au Nigéria, des insurgés appartenant certainement au mouvement islamiste Boko-Haram (signifiant « L’éducation occidentale est un péché ») ont tué 56 personnes le week-end dernier. Des affrontements intercommunautaires ont eu lieu en Algérie, tout au sud du pays. Les violences opposant Arabes et Touaregs ont fait 3 morts et de nombreux blessés dans la nuit du 13 au 14 août. Et au Darfour, l’affrontement de deux tribus arabes a provoqué la mort d’au moins 100 personnes.
L’ancien Premier ministre du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, est devenu officiellement Président suite aux élections présidentielles dans ce pays qui tente de se relever après les 18 mois chaotiques qu’il a connus, depuis l’offensive des rebelles dans le Nord en janvier 2012.
Des inondations ont fait au moins 20 morts en Afghanistan, suite à de violents orages accompagnés de pluies importantes, et 36 morts au Soudan. Au Japon, la vague de chaleur qui a cours depuis début juillet entraîne la mort de dizaines de personnes âgées. En France, le gouvernement est amené à revoir à la baisse ses pronostics de croissance ; la faiblesse de cette dernière écarte encore l’espoir d’une baisse du chômage.
Source: www.lespoir.fr
