Gros succès de cette théorie chez certains républicains américains.
Par Grégoire Fleurot
Armageddon
Il suffit qu’un évènement de l’actualité internationale ait des similitudes, même lointaines, avec un passage de la Bible pour déclencher les théories de fin du monde les plus alarmistes. Dans l’ancien Testament, le livre d’Isaïe raconte la déportation du peuple juif à Babylone, puis son retour et la reconstruction du Temple de Jérusalem. Au chapitre 17, il est écrit (selon la traduction de la Nouvelle Bible Segond, les différentes versions comportant de petites variations):
«Sentence sur Damas. Damas ne sera plus une ville, ce ne sera plus qu'un monceau de ruines.
Les villes d'Aroër sont abandonnées, elles sont livrées aux troupeaux; les bêtes s'y couchent, et il n'y a personne pour les troubler.
C'en est fait de la forteresse d'Ephraïm et du royaume de Damas et du reste d'Aram. Il en sera comme de la gloire des Israélites, – déclaration du SEIGNEUR (YHWH) des Armées.»
Outre la révélation que Dieu n’est pas vraiment un pacifiste de la première heure, ce passage annonce assez clairement la destruction de la ville de Damas, et suggère que cette punition sera menée par le Tout puissant pour le compte d’Israël au cours de la dernière bataille de l’humanité. Cette coïncidence n’a pas échappé à la vigilance du site Jesusrevientbientot.com, qui annonce «l’accomplissement de la prophétie sur la Syrie.»
Aux Etats-Unis, nombreux sont les fans de fin du monde et de religion à avoir souligné la réalisation prochaine de la prophétie d’Isaïe, rapporte le site Mother Jones.
Le romancier Joel Rosenberg a consacré un livre à cette prophétie, Damascus Countdown. En plus d’être un auteur à succès (son livre, comme ses deux précédents, ont été des bestsellers du New York Times), son avis est respecté dans les cercles politiques républicains.
L’ancien candidat à la présidentielle Rick Santorum a écrit une petite préface de son livre et l’a invité sur son émission de radio pour en discuter, et il est régulièrement invité par des sénateurs et autres gouverneurs pour leur détailler ses analyses bibliques sur l’avenir du Moyen Orient.
Hal Lindsey, un évangéliste du Texas, écrivait de son côté en 2008 que si la destruction de Damas ne serait pas la fin du monde, elle nous rapprocherait simplement de la confrontation finale:
«Selon la prophétie de la Bible, l’Iran survit à l’attaque d’Israël et joue un rôle majeur dans la prochaine alliance Gog-Magog menée par les Russes et annoncée par Ezéquiel. Israël survit aussi, puisque l’alliance Gog-Magog l’attaque.»
Une explication qui au moins le mérite d'être bien plus limpide que toutes les pseudo-analyses stratégiques et militaires que l’on nous sert dans les médias, n'est-ce pas?
Source: http://www.slate.fr/monde/77348/syrie-bible-fin-monde-israel