Monopolisés par les élections, les médias ont fait l’impasse sur le nucléaire, et surtout, sur les rebondissements de la
situation japonaise qui empire de jour en jour.
C’est le 22
avril que la situation s’est dégradée encore plus au Japon, puisqu’un
incendie et une explosion rendent la situation à Fukushima toujours plus
intenable.
Suite à l’incendie qui s’était déclaré vers le 18 avril, dans une installation industrielle nucléaire proche de la centrale de Fukushima, site dans lequel est stocké de l’uranium appauvri, une explosion s’est produite
le 22 avril à 8h00, provocant la mort d’un ouvrier de l’usine, en en blessant 11 autres.
Ce n’est qu’à 17h15 que cet incendie a été finalement maitrisé.
Le black out médiatique a donc bien fonctionné, et à cet instant, on ne sait pas si une pollution radioactive s’est dégagée du
site. lien
Récemment, une nouvelle fuite d’eau hautement radioactive s’était échappée d’une cuve de la centrale dévastée,
direction l’Océan Pacifique. lien
Dans les colonnes de « Rue
89 », Thierry Jacolet a pu interviewer l’un des liquidateurs de Fukushima qui évoque carrément « l’enfer ».
Ce travailleur, qui risque sa place s’il s’adresse aux médias, à tout de même dans cet entretien fait un rapide bilan de la
situation : 3000 liquidateurs kamikazes interviennent jour après jour sur
le site, afin de tenter de décontaminer la centrale, ou de refroidir les réacteurs, et les 1000 cuves installées sur le site contiennent déjà plus de 100 millions de litres d’eau très radioactive.
Ces
sous-traitants sont mobilisés plus longtemps que la raison ne le
permet, l’administration ayant relevé le plafond de la limite
d’exposition de 20 mSv/an à 250 mSv/an.
L’interviewé, qui a déjà encaissé 20 mSv en moins d’un an, connait l’importance du danger, précisant :
« je sais que c’est hyper radioactif. Parfois, j’ai encore peur. C’était surtout le cas au début. Maintenant
le danger fait partie de ma vie. Peut-être que dans 5 à 10 ans, je sentirai les effets. » lien
Luc Oursel, président du
directoire d’Areva n’est pas rassuré et le fait savoir dans un article paru
le 23 avril 2012.
Même s’il est convaincu à tort que la France est une référence « non seulement
industrielle, mais aussi institutionnelle » il semble oublier les zones d’ombre qui entoure chaque « incident » nucléaire français, et les lenteurs de réaction,
autant que d’information. lien
On sait que des balises ont été installées un peu partout dans le secteur de Fukushima dans lequel Tepcovoudrait avoir en vain une irradiation inférieure à 10µSvh.
En effet, si la balise de West
Gate est juste en dessous de la barre (9 µSvh), celle
de Main Gate affiche 25 µSvh, et celle de Main Building franchit un nouveau « record » avec 255 µSvh.
Ces chiffres hors normes sont pourtant sujets à caution, puisqu’on apprend que Tepco a protégé les balises par un blindage, lequel à fait diviser par 5 les valeurs de radioactivité, ce qui ne devrait pas être la fonction d’une balise, celle-ci
étant censée afficher la réalité de la pollution. lien
En attendant, la presse étrangère nous informe que le Japon envisage maintenant un plan d’évacuation de40 millions de personnes, ce qui serait la plus grande migration d’être humains depuis les
années 30, lorsque Staline avait forcé des dizaines de millions de personnes à occuper les régions extrême-orientales Russes. lien
Dans la foulée, on peut s’intéresser aussi aux installations nucléaires françaises, pour lesquelles Jean Marc Royer, pour l’ASN (Autorité de sureté nucléaire) a produit un rapport accablant : après avoir constaté que,
concernant les dangers relatifs aux inondations, EDF est appelée à « revoir sa copie »,
que pour ce qui est risques liés aux séismes, l’ensemble laisse à
désirer,
demande que soit rendu conforme l’ensemble des installations
nucléaires pour ce qui est du danger lié à la perte des alimentations
électrique.
Du coté de la « gestion des accidents graves », l’ASN a noté d’un zéro pointé tout ce qui la concerne.
Le rapport complet est sur ce lien.
La dissimulation n’est pas l’apanage du Japon ou de la France, puisque ce n’est que récemment que l’on a appris l’accident nucléaire survenu en début d’année
dans la centrale nucléaire de Kori, en Corée du Sud, pays dans lequel on compte déjà 23 réacteurs nucléaires, et qui envisage d’un construire 10 nouveaux.
C’est lors d’un exercice de basculement d’alimentation sur un groupe électrogène que celui-ci s’est arrêté sans raisons, isolant
le réacteur de toute source d’alimentation électrique pendant 12 minutes, provoquant
fatalement une montée en température. lien
Pour revenir à Fukushima, on voit donc que la « déclaration d’arrêt à
froid » a du plomb dans l’aile, et que la situation
continue d’empirer, malgré les silences et les mensonges, car comme dit
mon vieil ami africain :
« n’accepte pas le poison de celui qui t’a offert du miel ».
L’image illustrant l’article provient
de « fukushima-diary.com »
Source: agoravox via http://www.wikistrike.com