Le 24 avril, les exercices militaires
russo-chinois en mer Jaune sont passés en phase active. Les deux pays
ont participé à un programme d’entraînement qui s’appelle « Coopération
en mer 2012 ». Et tout 25 navires militaires, 13 aéronefs, 9
hélicoptères et 2 divisions des forces spéciales sont impliqués dans ces
exercices des deux côtés.
En termes du nombre des forces
militaires impliquées et du programme d’entraînement, ces exercices
militaires sont les importants dans l’histoire moderne des relations
russo-chinoises. La partie russe est représentée par de grands navires
anti-sous-marins « Amiral Tribouts », « Maréchal Chapochnikov » et
« Amiral Vinogradov », mais aussi par le vaisseau amiral de la flotte
russe, le croiseur « Variag ». La Chine fait participer à ces
entraînements 18 navires militaires, notamment le destroyer équipé de
missiles « Harbin », et 5 frégates lance-missile, y compris les navires
« Zhoushan » et « Xuzhou ».
Le scénario prévoit un
passage commun d’une zone «dangereuse», l’utilisation des armes de tir
sur des cibles différentes en mer et sur la terre, et les opérations de
sauvetage en mer. Les navires vont couvrir les hélicoptères embarqués
Ka-27 de l’air, et pour le déroulement des opérations spéciales, l'unité
de détachement spéciale de la Flotte russe du Pacifique accompagne
toutes les manœuvres. Selon le ministère russe de la Défense, le but de
ces exercices – c’est le renforcement et le développement de la
coopération stratégique russo-chinoise, et l’interaction entre les deux
pays et leurs forces armées.
Dans le même temps, l'un
des aspects les plus importants de tout exercice militaire – c’est la
démonstration de la capacité des forces armées. Et les deux pays ont
besoin de montrer cette force à grande échelle, surtout après l'annonce
par les États-Unis de leur nouvelle doctrine militaire dans la région
Asie-Pacifique.
En novembre de l'année dernière, le
président américain Barack Obama, lors de sa tournée asiatique a
présenté un certain nombre de changements notables dans la stratégie
géopolitique américaine. Après avoir quitté l'Irak, et étant sur le
point de quitter l'Afghanistan, les Etats-Unis ont désormais l'intention
de recentrer leur politique de sécurité en Europe et au Moyen-Orient
sur la région Asie-Pacifique.
Mais la Russie, qui
organise cette année le sommet de l'APEC à Vladivostok, est clairement
déterminée à restaurer son rôle dans la région. Et la Chine ressent
également une menace pour ses principales régions de production, cat
toutes ses régions industrielles se trouvent dans la zone côtière, et le
système logistique d’import-export passe à travers les voies maritimes
principales de l'Asie dans la mer de Chine du Sud.
Cette
tentative des Etats-Unis de dominer dans la région embarrasse fortement
la Chine, tout comme la Russie, et devient un facteur principal de leur
rapprochement. «Ces manœuvres devraient démontrer aux États-Unis que la
Russie et la Chine se sont engagées à la coopération militaire dans la
région. Nos deux pays sont en train de le démontrer l’un à l’autre »,
explique le rédacteur en chef de la Revue militaire indépendanteVictor
Litovkine. En outre, selon l’expert, il est important de montrer pour
la Chine le niveau de coopération avec la Russie en mer en ce moment,
lorsque les différends territoriaux entre la RPC et les Philippines et
d’autres pays voisins pour les îles en mer Chine du Sud ont à nouveau
refait surface. Litovkine rappelle que les exercices militaires
organisés par les Etats-Unis et les Philippines se déroulent également
dans cette région actuellement. Par ailleurs, l’entrée des navires
militaires américains dans les ports du Vietnam, qui a prétend également
que l’archipel de ces îles lui appartient, suscite également une
attention particulière.
Les manoeuvres en mer Jaune
deviennent donc une sorte d’arrière-plan pour le dialogue politique des
grandes puissances de la région Asie-Pacifique. Au début de mai, une
nouvelle série de pourparlers dans le cadre du dialogue sino-américain
sur les questions stratégiques et économiques sera organisé à Pékin. La
secrétaire d’Etat américaine et le secrétaire au Trésor Timothy Geithner
y prendront part. Les participants à ce dialogue ne pourront pas éviter
la question de la répartition des forces dans le Pacifique.
Quant
au sommet russo-américain avec la participation du président russe
Vladimir Poutine, il est prévu pour la fin du mois de mai. Et lors de ce
sommet, la discussion de la situation en Asie ne pourra pas être
évitée.
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