dimanche 22 avril 2012

Il ne faut pas s’attendre à des changements fondamentaux en Corée du Nord

Il ne faut pas s’attendre à des changements fondamentaux en Corée du Nord
© Flickr.com/John Pavelka/cc-by





Un autre missile balistique a été repéré sur le polygone de Tonchan-ni, d’où la Corée du Nord (RPDC) a envoyé vers l’espace la fusée « Unha-3 », rapportent des sources sud-coréennes. 
Ce lancement a été condamné partout dans le monde et le Conseil de sécurité de l'ONU a exigé de la Corée du Nord d’arrêter tous ces programmes nucléaires et les programmes de développement des missiles. En réponse, la Corée du Nord a rompu l'accord sur un moratoire des essais nucléaires, qu’elle a accepté de conclure en février en échange de l'aide alimentaire des États-Unis.
Peut-on s'attendre à une escalade des tensions dans la région? Qu'est-ce qui va se passer avec le programme nucléaire de la Corée du Nord? Comment vont se développer les relations de Pyongyang avec les principaux acteurs de la région? Ces questions ont été examinées par des experts russes et américains lors d’une vidéoconférence Moscou-Washington, qui a eu lieu à l’agence RIA-Novosti à Moscou.
Tout ce que fait le gouvernement de la RPDC depuis ces derniers temps, notamment le lancement de la fusée, est destiné à préserver le régime, considère l'expert américain Robert Cohen, chercheur au groupe de réflexion Brookings Institution.
« Le lancement réussi de la fusée aurait donné de la flexibilité au leader nord-coréen et a renforcé ses relations avec les militaires. On verra très prochainement à quel point les actions de Kim Jong-Un sont indépendantes actuellement. Mais pour l’instant, il ne peut pas s'écarter du cours tracé par son père. Le lancement du satellite était prévu par Kim Jong-Il ».
Konstantine Asmolov, chercheur du Centre des recherches coréennes de l’Institut de l’Extrême-Orient de l’Académie des sciences de Russie estime au contraire que la Corée du Nord testait ses relations avec les Etats-Unis et la communauté internationale avec ce lancement. Car Pyongyang affirme que la fusée devait envoyer sur l’orbite un satellite nécessaire pour le développement de l'agriculture. Et chaque pays a le droit d’utiliser l’espace à des fins pacifiques.
« Pour résoudre le problème du programme nucléaire de la Corée du Nord, il faut que les deux côtés puissent trouver un compromis. Il faut que tous les participants remplissent les accords qui ont été conclus. Les pays occidentaux ont actuellement une vision déformée de la situation en Corée du Nord, qui est perçue par eux comme la réalisation de l'enfer sur Terre. C’est pourquoi les négociations sont également menées par ultimatums, et cela provoque une réaction sévère de la partie nord-coréenne ».
Les experts russes et américains sont d’accord qu’il n’y aura aucun changement dans l’avenir proche ni dans la politique de la RDPC, ni dans les relations de ce pays avec la communauté internationale.
Robert Cohen estime que personne n’est intéressé dans des changements soudains au cours des prochains mois. Les États-Unis et la Corée du Sud sont entrés dans une période électorale, et en Chine, le transfert du pouvoir est en train de se produire. Pour que la situation « ne déraille pas », la communauté internationale s'efforcera de maintenir le status quo à l'égard de la RDPC.
Quant à Konstantine Asmolov, il ne voit pas de raisons pour un changement radical en Corée du Nord.
« Tous les changements varient dans le cadre d’un couloir fixe. Car les situations, qui ressemblent à ce qui s’est passé le 13 avril, ont déjà eu lieu en 2006 et en 2009. Oui, c’est possible que la Corée du Nord puisse tenter de démontrer sa puissance militaire, et son intransigeance, mais la réaction de toutes les forces sera tout à fait prévisible. Le status quo qui s’est créé, arrange tous les acteurs mondiaux ».
Les informations sur la préparation d’un nouvel lancement du satellite nord-coréen confirment que la situation se développe selon le scénario de 2009.

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