© Flickr.com/John Pavelka/cc-by
|
Un autre missile balistique a été repéré sur le polygone de Tonchan-ni, d’où la Corée du Nord (RPDC) a envoyé vers l’espace la fusée « Unha-3 », rapportent des sources sud-coréennes.
Ce lancement a été condamné
partout dans le monde et le Conseil de sécurité de l'ONU a exigé de la
Corée du Nord d’arrêter tous ces programmes nucléaires et les programmes
de développement des missiles. En réponse, la Corée du Nord a rompu
l'accord sur un moratoire des essais nucléaires, qu’elle a accepté de
conclure en février en échange de l'aide alimentaire des États-Unis.
Peut-on
s'attendre à une escalade des tensions dans la région? Qu'est-ce qui va
se passer avec le programme nucléaire de la Corée du Nord? Comment vont
se développer les relations de Pyongyang avec les principaux acteurs de
la région? Ces questions ont été examinées par des experts russes et
américains lors d’une vidéoconférence Moscou-Washington, qui a eu lieu à
l’agence RIA-Novosti à Moscou.
Tout ce que
fait le gouvernement de la RPDC depuis ces derniers temps, notamment le
lancement de la fusée, est destiné à préserver le régime, considère
l'expert américain Robert Cohen, chercheur au groupe de réflexion
Brookings Institution.
« Le lancement réussi de la
fusée aurait donné de la flexibilité au leader nord-coréen et a renforcé
ses relations avec les militaires. On verra très prochainement à quel
point les actions de Kim Jong-Un sont indépendantes actuellement. Mais
pour l’instant, il ne peut pas s'écarter du cours tracé par son père. Le
lancement du satellite était prévu par Kim Jong-Il ».
Konstantine
Asmolov, chercheur du Centre des recherches coréennes de l’Institut de
l’Extrême-Orient de l’Académie des sciences de Russie estime au
contraire que la Corée du Nord testait ses relations avec les Etats-Unis
et la communauté internationale avec ce lancement. Car Pyongyang
affirme que la fusée devait envoyer sur l’orbite un satellite nécessaire
pour le développement de l'agriculture. Et chaque pays a le droit
d’utiliser l’espace à des fins pacifiques.
« Pour
résoudre le problème du programme nucléaire de la Corée du Nord, il faut
que les deux côtés puissent trouver un compromis. Il faut que tous les
participants remplissent les accords qui ont été conclus. Les pays
occidentaux ont actuellement une vision déformée de la situation en
Corée du Nord, qui est perçue par eux comme la réalisation de l'enfer
sur Terre. C’est pourquoi les négociations sont également menées par
ultimatums, et cela provoque une réaction sévère de la partie
nord-coréenne ».
Les experts russes et américains
sont d’accord qu’il n’y aura aucun changement dans l’avenir proche ni
dans la politique de la RDPC, ni dans les relations de ce pays avec la
communauté internationale.
Robert Cohen estime que
personne n’est intéressé dans des changements soudains au cours des
prochains mois. Les États-Unis et la Corée du Sud sont entrés dans une
période électorale, et en Chine, le transfert du pouvoir est en train de
se produire. Pour que la situation « ne déraille pas », la communauté
internationale s'efforcera de maintenir le status quo à l'égard de la RDPC.
Quant à Konstantine Asmolov, il ne voit pas de raisons pour un changement radical en Corée du Nord.
« Tous
les changements varient dans le cadre d’un couloir fixe. Car les
situations, qui ressemblent à ce qui s’est passé le 13 avril, ont déjà
eu lieu en 2006 et en 2009. Oui, c’est possible que la Corée du Nord
puisse tenter de démontrer sa puissance militaire, et son
intransigeance, mais la réaction de toutes les forces sera tout à fait
prévisible. Le status quo qui s’est créé, arrange tous les acteurs mondiaux ».
Les
informations sur la préparation d’un nouvel lancement du satellite
nord-coréen confirment que la situation se développe selon le scénario
de 2009.
Source: