Crédit Photo: RIA Novosti 
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La France de l’entre-deux-tours est de plus 
en plus déchirée par les provocations  qui fusent de partout et donne un
 sentiment d’un malaise profond et insurmontable. Voilà qu’Amnesty 
International s’attelle à la tâche en dénonçant mardi dernier dans un 
rapport les « discriminations » envers les musulmans dans les pays 
européens comme la France et la Belgique, et l’exploitation politique 
des « préjugés ».
Dans ce rapport les musulmans sont considérés comme des 
victimes, des êtres malheureux qui ont du mal à s’intégrer dans la 
société parce que dès qu’ils affichent leur appartenance à la communauté
 musulmane on leur claque la porte au nez. Les cas de ségrégation 
seraient fréquents dans le monde de l’enseignement et sur le marché de 
travail. Livrée pendant la présidentielle cette information est, somme 
toute, banale mais elle est également provocatrice et recèle beaucoup de
 questions qui ne sont pas ce ‘elles paraissent si on les examine aussi 
bien en amont qu’en aval.
Pour commencer nous avons 
fait appel au Directeur du Centre d’Etudes Françaises de l’Institut de 
l’Europe de l’Académie des Sciences de la Russie Yuri Roubinski qui 
connaît la problématique française sur le bout des doigts. Voici ce 
qu’il nous a répondu :
La Voix de la Russie.
 Monsieur Roubinski, vous êtes un expert imminent parmi les meilleurs, 
un spécialiste hautement qualifié qui saurait se prononcer sur cette 
déclaration d’Amnesty International. Ce rapport se concentre sur la 
France, la Belgique et les Pays Bas et, en même temps, sur l’Espagne et 
la Suisse.  Croyez-vous que le président sortant Nicolas Sarkozy a 
contribué à l’injustice sociale régnant en France ? Saurait-on le tenir 
responsable de ce dérapage ? Nous vous écoutons avec beaucoup 
d’attention !
Yuri Roubinski.
 Je crois personnellement que la part de responsabilité de Nicolas 
Sarkozy dont la pratique discriminatoire à l’égard des populations 
non-européennes d’origine, ces responsabilités sont partagées.  Elles 
viennent non seulement d’en haut, surtout de l’Etat en tant que tel mais
 aussi d’en bas ! Qui est le responsable ? Mais c’est la crise ! Et 
c’est la crise qui a joué le rôle le plus important pour que le 22 avril
 dernier au premier tour des présidentielles en France une bonne partie 
de l’électorat de Nicolas Sarkozy-2007 s’est déplacé vers le Front 
National de Marine Le Pen. Donc la réaction négative au « faciès » comme
 on dit, et les pratiques discriminatoires dans l’embauche, les 
contacts, dans les règles de cohabitation sont incontestables. Et que 
les gouvernements doivent accentuer leur action pour l’éducation 
démocratique et antiraciste des électeurs. Malheureusement dans tous les
 pays cités dans le rapport – la France, la Belgique, les Pays-Bas, je 
crois qu’on peut élargir la liste, ces processus sont réels et je crois 
que tôt ou tard on va se reprendre. Mais à mon avis, pas avant que la 
crise ne s’apaise pas et qu’on ne trouve des solutions non seulement au 
problème de l’immigration mais aussi les problèmes économiques et 
sociaux ».
Cette analyse d’un grand sociologue est en
 soi plus qu’intéressante mais laisse une impression d’inachevé. 
Pourquoi cela ? Mais tout simplement parce que la problématique nous 
semble autrement plus sérieuse et alarmante. Oui, Marine Le Pen 
construit bien sa campagne électorale sur la perte de l’identité 
française et la nécessité de retourner au paradis perdu d’une grande 
nation européenne et chrétienne. Il est également vrai que Hollande 
œuvre à l’application de l’égalité des chances pour tous. On peut le 
considérer comme traître à la cause française. Nicolas Sarkozy serait 
historiquement plus proche de Marine Le Pen mais on se demande pourquoi 
joue-t-il en permanence sur la provocation. Il n’a de cesse d’invectiver
 les musulmans, il donne des ordres insensés qui ont conduit à 
l’élimination de Mérah, fait incompréhensible même pour les anciens du 
GIGN comme Yves Bonnet qui s’est prononcé dans La Dépêche du Midi ou pour Christian Proto, ex-chef du GIGN.
La
 question à cent francs : y a-t-il une porte de sortie ? Les blagueurs 
se plaisent à répéter : « Oui, il y en a une et elle s’appelle terminal 
international Roissy-Charles de Gaulle ! » Bravo pour l’humour mais on a
 vraiment l’impression que ça se corse de plus en plus. Sans chercher à 
faire la morale à qui que ce soit je me contenterai d’exprimer l’opinion
 d’un groupe de chercheurs russes qui croient que la crise des 
civilisations comme ils ont surnommé les derniers événements comme les 
tueries organisées par Breivik en Norvège ou Mérah en France, sont dus à
 l’absence d’une politique forte de la part des Européens eux-mêmes. 
C’est vrai qu’il existe partout des racistes qui ne supportent pas les 
gens de l’autre religion mais là n’est pas le problème.
Les
 musulmans ont voulu s’intégrer dans la société française ; je peux en 
témoigner parce que j’ai passé une grande partie de ma jeunesse dans les
 Hauts de Seine et je me rappelle ces timides femmes musulmanes qui 
essayaient de donner à leur fils les prénoms typiquement français comme 
Jean ou Pierre. Mais la société française n’a pas voulu d’eux. Je me 
souviens encore des protestations des fils d’harkis au milieu des années
 80. Alors à qui la faute ? Faut-il plaindre les musulmans ? Je ne le 
crois non plus ! Pourquoi ? Parce que les musulmans respectent la force.
  Ce sujet est évoqué dans le Coran : Le paradis est dans l’ombre des 
épées. Si la société française avait été forte, elle aurait pu assimiler
 une grande partie de nouveaux venus et rejeter ceux qui ne voulaient 
pas s’intégrer. Pour cela il faut avoir une société forte, une 
idéologie, le sentiment de devoir et bien d’autres valeurs 
traditionnelles. Est-ce la cas de la France aujourd’hui ? J’en doute ! 
Imaginons que demain tous les musulmans disparaissent bien qu’il n’y ait
 aucune raison à cela parce que maintenant ils sont les citoyens à part 
entière et revendiquent leurs droits. Mais imaginons-le ne serait-ce que
 pour un instant !  Est-ce que cela réglerait les problèmes de 
l’Hexagone ? Nouns ne le croyons pas ! Après demain vous verrez les 
hordes de mongols ou autres peuples frapper avec la poignée de leur épée
 aux portes de vos cités. Comme disaient les Romains : Vae Victis ! ce 
qui veut dire Malheur aux vaincus !
 La France ne doit pas rejeter ses propres fautes sur les musulmans ; 
Ils n’y sont pour rien. Ils sont même porteurs d’une civilisation qui 
aujourd’hui est devenu plus forte, plus résistante, plus vivante que les
 valeurs traditionnelles françaises. Les jeunes musulmans qui meurent 
avec leur cri Allah akbar !savent
 au moins pourquoi ils le font. Ils le font au nom de Dieu, au nom de la
 religion. C’est une raison pour vivre et pour mourir.
Je
 vais vous raconter une histoire qui s’est passé sous d’autres cieux et 
dans une autre contrée. Lorsque pendant la guerre du Caucase les 
mercenaires musulmans transitant par la Tchétchénie ont décidé de gagner
 le Daghestan et sortir dans les steppes méridionales russes, ils 
n’avaient qu’un col à franchir. Ils étaient au nombre de 3 ou 4 mille. 
Le col était protégé par un bataillon d’infanterie motorisée de Pskov. 
Les jeunes aspirants et officiers au nombre de deux centaines à peu 
près. Les guerriers musulmans étaient tous des vieux routiers qui ont 
fait plus d’une campagne. Ils n’ont pas réussi à passer. Ils ont passé 
deux jours à attaquer le passage tenu par le bataillon. Tous les soldats
 russes sont morts. Il y a eu juste 3 ou 4 survivants dont la moitié a 
succombé à leurs blessures. Les troupes des mercenaires se sont retiré ;
 Elles n’ont pas réussi à enflammer le Daghestan où on les attendait. 
Les soldats russes de ce bataillon combattaient au nom de leur grande 
Patrie et de la foi chrétienne orthodoxe. Ils savaient très bien ce que 
les mercenaires pouvaient faire s’ils avaient passage libre. Et comme 
ils savaient ce qu’ils défendaient, ils ont décidé de mourir. Cela s’est
 passé il y a moins de 10 ans. Les cas comme celui-ci sont également 
connus dans l’histoire d’Israël mais pas dans l’histoire de la France 
moderne. Ce n’est pas l’immigration que Marine Le Pen doit combattre. 
Elle doit se poser la question quelles valeurs défend-t-elle ? Si c’est 
celles d’une société qui a perdu les notions du Bien et du Mal et où les
 valeurs suprêmes sont incarnées par l’absence de solidarité, de 
religion historique et traditionnelle, le respect de l’armée, les 
musulmans s’élèveront encore et encore. Parce qu’ils sont issus d’une 
société traditionnelle et essaient de constituer une société 
traditionnelle en France. Si on essaie de leur présenter un concept 
incompréhensible des Droits de l’Homme sans religion et avec les valeurs
 des minorités sexuelles, ces gens-là ne l’accepteront jamais. Autrement
 dit l’Occident se trouve empoisonné par sa propre idéologie et les 
musulmans n’en soit point les auteurs mais juste des témoins.
 
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