Face au défaut d’une véritable politique de développement de l’agriculture dans la plupart des pays africains et au regard des nombreuses inondations qui sévissent en Asie, la Banque mondiale (BM) a mis en garde, dans un rapport rendu public mercredi 19 juin dernier, l’ensemble des Etats contre la hausse de 2°C de la température du globe qui pourrait compromettre la lutte contre la pauvreté et provoquer à terme des «pénuries alimentaires».
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Le nouveau rapport de la BM publié le 19 juin dernier a été présenté comme une sonnette d’alarme, lancée par l’institution financière sur les pénuries alimentaires. Celles-ci sont en passe de devenir un véritable problème sur toute l’étendue du globe et elles seraient occasionnées par le réchauffement climatique. En effet, selon le président de la BM, Jim Yong Kim, «si le monde se réchauffe de 2°C, ce qui pourrait arriver dans les vingt à trente prochaines années, cela se traduira par de vastes pénuries alimentaires, des vagues de chaleur sans précédent et des cyclones plus violents» qui dévasteraient des hectares entiers de plantations partout dans le monde.
A cet effet, l’institution qui avait déjà tiré la sonnette d’alarme sur le climat en novembre dernier, confirme ainsi, par le biais de son récent rapport, son scepticisme sur la capacité de la communauté internationale à contenir la hausse du thermomètre mondial à +2°C par rapport aux niveaux préindustriels, alors que la planète en est déjà à +0,8°C, ainsi que révèle le site Lafranceagricole.fr.
Pour la Banque mondiale, «des températures extrêmes pourraient affecter les récoltes de riz, de blé de maïs et d’autres cultures importantes et menacer la sécurité alimentaire» des pays pauvres, mais avoir également un impact majeur sur la culture des pays développés tout en baissant de manière importante le taux des exportations de produits agricoles entre les Etats. Dans cette vision un tantinet apocalyptique, l’Afrique et l’Asie du Sud-est sont perçues comme les premières victimes alors que leurs habitants, a rappelé Jim Yong Kim, «ne sont pas maîtres de la hausse de la température mondiale» ; ce qui, selon les estimations, entraînerait notamment un recul de la production agricole totale du continent à hauteur de 10 % d’ici à 2050, et environ 40 % de ses terres dédiées au maïs risquent d’être «inutilisables» dans la décennie 2030. Aussi, prévient la BM, la malnutrition sur le continent africain et asiatique risquerait de flamber «de 25 % à 90 %» en fonction des pays.
Dans l’optique de contrer le phénomène, «un nouvel élan est nécessaire», indiquent les responsables de la BM. En effet, vu les faibles résultats du processus de négociations engagé en 1995 entre l’institution financière mondiale et plus de 190 pays, il est nécessaire que d’autres stratégies soient mises en œuvre par les différents Etats avant la reprise, en 2015 à Pari, d’une autre discussion. Mais pour Rachel Kyte, vice-présidente de la Banque mondiale pour le développement durable, l’institution continuera à financer des projets dans les zones les plus sensibles en doublant ses investissements dans l’objectif de financer l’adaptation de ces pays aux changements climatiques, soit 4,6 milliards de dollars depuis 2012.
Source: http://gabonreview.com/blog/penuries-alimentaires-lalerte-de-la-banque-mondiale/