samedi 11 août 2012

Benjamin Netanyahu voudrait frapper l'Iran avant novembre

JERUSALEM (Reuters) - Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense, Ehud Barak, voudraient attaquer les sites nucléaires iraniens avant l'élection présidentielle américaine du 6 novembre mais rencontrent des résistances au sein du gouvernement et de l'armée, écrit vendredi le quotidien israélien Yedioth Ahronoth.

"Si cela dépendait uniquement de Benjamin Netanyahu et d'Ehud Barak, une attaque israélienne contre les installations nucléaires en Iran aurait lieu durant l'automne, avant l'élection de novembre aux Etats-Unis", affirme le journal.

Les porte-parole du Premier ministre et du ministre de la Défense ont refusé de commenter cet article.

Selon Yedioth Ahronot, les deux hommes n'ont cependant toujours pas réussi à convaincre la majorité des membres du cabinet de sécurité nationale.

"Le respect qui entourait dans le passé les Premiers ministres et les ministres de la Défense et leur permettait d'obtenir une majorité sur leurs décisions militaires n'existe plus", commente le journal. "Soit parce que les gens ont changé, soit parce que la réalité n'est plus la même."

Sans citer ses sources, Yedioth Ahronoth ajoute que plusieurs conseillers gouvernementaux en Israël et aux Etats-Unis sont hostiles à une telle attaque contre l'Iran car elle nuirait aux chances de Barack Obama d'être réélu face à son rival républicain Mitt Romney et entraînerait des risques d'escalade.

Le journal libéral Haaretz cite pour sa part un responsable gouvernemental qui estime que l'Etat hébreu ne s'est jamais trouvé dans une situation aussi dangereuse depuis 1967 et la guerre des Six-Jours.

ENJEU ÉLECTORAL AUX ÉTATS-UNIS

Selon un sondage publié vendredi par le quotidien à grand tirage Maariv, 41% des Israéliens pensent que les seules pressions diplomatiques ne pourront pas faire renoncer les Iraniens à se doter de l'arme nucléaire, comme ils en sont soupçonnés. Vingt-deux pour cent des personnes interrogées jugent au contraire que la diplomatie peut l'emporter.

Pour 39% des Israéliens, ce serait plutôt aux Etats-Unis et aux autres puissances mondiales de se charger de régler la question, mais 35% se disent prêts à soutenir une action unilatérale de l'Etat juif.

Au début du mois, recevant le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, les dirigeants israéliens ont souligné que le temps pressait si l'on voulait trouver une solution pacifique à la crise et n'ont pas caché leur agacement devant l'inefficacité des sanctions internationales contre la République islamique.

Pour rassurer ses alliés israéliens, le chef du Pentagone a haussé le ton, soulignant que Washington ne permettrait jamais que le régime de Téhéran se dote de l'arme nucléaire.

"S'ils décident de poursuivre sur cette voie (...), nous avons des options que nous sommes prêts à mettre en oeuvre pour nous assurer qu'ils n'auront jamais cette arme", a-t-il dit.

Benjamin Netanyahu n'a pas paru totalement rassuré par ces déclarations. "Aussi énergiques que soient nos propos, ils n'ont pas convaincu l'Iran que nous sommes vraiment sérieux", a-t-il estimé.

Israël, qui n'a jamais confirmé posséder lui-même un arsenal nucléaire, comme il en est largement soupçonné, juge que le moment n'est plus éloigné où les installations iraniennes, notamment les sites d'enrichissement d'uranium, seront suffisamment enterrées et protégées pour être à l'abri d'une frappe de Tsahal.

Ehud Barak, lors d'une conférence de presse avec son homologue américain, a dit son scepticisme quant aux chances de voir les sanctions faire plier Téhéran.

En visite fin juillet en Israël, Mitt Romney a affirmé que "tout devait être fait" pour empêcher l'Iran de développer l'arme nucléaire.

Source: http://fr.news.yahoo.com/benjamin-netanyahu-voudrait-frapper-liran-avant-novembre-144415735--finance.html