D’après la BBC, qui consacre un long article à l’évolution de nos menus, les insectes comestibles constitueraient une solution probable à la flambée future des prix de la viande.
L’augmentation de la population mondiale et le souci de préservation de la planète nous forceraient en effet à changer nos habitudes alimentaires et notamment à remplacer la viande, qui deviendrait un produit de luxe.
Les études montrent que les insectes, en plus de représenter une valeur nutritionnelle et un apport en protéines équivalent à celui de la viande, seraient beaucoup moins onéreux à produire et pollueraient moins que les bovins ou les porcs. De fait, l’élevage des animaux pour leur viande constitue une source considérable d’émission de gaz à effet de serre, considérés comme responsable du changement climatique.
Soucieux de préparer cette transition alimentaire, les Pays-Bas ont déjà consacré un million d’euros aux recherches sur les modalités d’élevage des insectes. Et la FAO (Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture) a mis en place plusieurs programmes pour soutenir, dans les pays en développement, l'élevage d'insectes à des fins alimentaires. Il ne faut toutefois pas s’attendre à voir débarquer des insectes entiers dans nos assiettes. Sauterelles et criquets seront utilisés dans des préparations proches de ce que nous consommons aujourd’hui, tels des burgers... Et les quelque 1400 espèces comestibles recensées par les chercheurs de l'université de Wageningen aux Pays-Bas sont la garantie de repas variés.
Si de nombreux pays d’Afrique ou d’Asie mettent déjà les insectes au menu de leurs repas, leur consommation demeure taboue en Occident. Hormis lors de voyages exotiques dans des contrées tropicales, rares sont les Français qui ont déjà consenti à goûter chenilles et autres vers de terre.
Quelques initiatives apparaissent néanmoins pour sensibiliser la population et encourager l’entomophagisme. Alexis Chambon est le premier restaurateur français à proposer des plats servis avec des insectes. Interviewé en 2010 par Rue89, le cuisinier explique: «Nous cuisinons surtout des grillons, des phasmes, des crickets, des teignes de ruche, parce qu’on les trouve en Europe. Nous avons nos propres élevages et proposons toutes sortes de produits, bonbons, sucettes ou pizzas.» Des sites proposent même l’achat par correspondance d’insectes, comme InsectesComestibles.fr, qui va jusqu’à suggérer des recettes inédites, comme le brownies aux vers.
Pour rendre les fourmis et criquets plus «digestes», le chercheur Norman Gaye, cité par la BBC, suggère de remplacer le mot «insecte», de nature à repousser les consommateurs occidentaux, par un terme moins décourageant, comme «mini-cheptel». La révolution alimentaire est bel et bien en marche.
Sommes-nous condamnés à manger des insectes ?
Source: http://www.newsring.fr/planete-sciences/1191-sommes-nous-condamnes-a-manger-des-insectes/reperes