«La loi islamique est la source de la législation en Libye», a annoncé mercredi le Conseil général national.
Le Parlement libyen s'est prononcé mercredi en faveur de l'application de la loi islamique, la charia. Celle-ci doit devenir la base de la législation et des institutions nationales.
Plus de deux ans après la chute et la mort de Mouammar Kadhafi, la Libye n'a pas de nouvelle Constitution et le Conseil général national (CGN), le parlement de transition, est dans une impasse à cause de désaccords entre camps politiques.
Le Parti de la justice et de la construction (PJC), issu des Frères musulmans, défend la mise en œuvre de la charia dans le droit libyen. L'Alliance des forces nationales (AFN), une coalition hétéroclite à tendance plus libérale, se montre elle frileuse.
«La loi islamique est la source de la législation en Libye», a annoncé le CGN, qui doit de plus bientôt se prononcer sur la formation d'une commission de 60 personnes, chargée de rédiger la future Constitution.«Toutes les institutions du pays doivent s'y conformer», a ajouté l'assemblée.
Commission de contrôle
Une commission spéciale a été chargée d'examiner les lois existantes, notamment dans les secteurs bancaire, financier et pénal, afin de s'assurer qu'elles correspondent aux principes de la loi islamique.
L'application de la charia pourrait avoir des effets sur la régulation financière du pays, avec la généralisation de formes d'investissements qui soient compatibles avec l'interdiction de pratiquer l'usure.
Les conséquences du vote de mercredi restent cependant floues. Contrairement au droit occidental, très codifié, la charia est sujette à diverses interprétations, car elle repose sur plusieurs sources, parmi lesquelles le Coran, les propos de Mahomet et les coutumes musulmanes.