Selon nos sûres informations, la riposte de nos soldats pour se dégager et ramener leurs deux camarades mortellement blessés a entraîné la fuite des assaillants, certains d’entre eux restant sur le terrain et leur appartenance pouvant être très vite identifiée. On attend donc les informations sur ce point.
La vérité sur la nature du conflit, c’est que depuis des mois la population très majoritairement chrétienne (80 %) de la république centrafricaine est terrorisée par le mouvement au pouvoir, la Séléka, issu de la minorité musulmane et très renforcé par des jihadistes venus du Tchad, du Cameroun et du Soudan et aussi par toute une piétaille de bandits, ce qui n’est pas contradictoire.
La soldatesque Séléka, bénéficiant de surcroît de l’évidente complaisance et même de la complicité des troupes africaines de l’OUA censées avoir été envoyée à des fins de pacification n’a cessé de piller, de violer, de massacrer. Il est donc triste que l’on ait attendu pour intervenir que les chrétiens désespérés et exaspérés, constituant des groupes de résistance dans la brousse et s’organisant dans leurs quartiers, sous le vocable « d’Anti-Balaka », se rebiffent.
Leur sursaut, avec des armes dérisoires, a évidemment pris, çà ou là, la tournure d’une contre-terreur, aux excès sans doute regrettables. Mais fallait-il qu’ils attendent tous d’être génocidéscomme jadis au Rwanda, mais d’une manière inverse, la minorité Tutsi par la majorité Hutu ?
N’est-il pas curieux qu’une décision d’intervention n’ait été prise par nos dirigeants socialistes que lorsque les périls pour la minorité musulmane au pouvoir ont été semblables à ceux ayant jusque-là frappé la majorité chrétienne ?
Cette constatation ne remet pas en cause l’héroïcité dans la mission une fois encore de nos soldats admirablement entraînés, disciplinés et courageux, mais de moins en moins nombreux et de moins en moins bien équipés. Mon deuil, à Castres, ma ville, rejoint celui du régiment et de la population unanime et celle de tous les militants de Chrétienté-Solidarité.
Mais nous appelons aussi à la solidarité française et chrétienne avec les chrétiens africainsqui, au Centrafrique comme au Nigéria et dans tant d’autres pays, sont les victimes du plan très concerté d’une nouvelle phase historique de la conquête de l’islam jihadiste.