La situation autour de l'Iran est si tendue
que n’importe quelle action insignifiante pourrait devenir une raison de
la guerre. Pour éviter une possible aggravation du conflit, les
États-Unis et Israël ont reporté les exercices militaires conjoints sur
la défense antimissile, prévus depuis longtemps.
La possible attaque de missiles du
coté de l'Iran et d'autres pays de la région qui possèdent des missiles
balistiques à moyenne portée, est considérée comme l'une des
principales menaces militaires à la sécurité d'Israël. Et les dirigeants
israéliens ont une approche très sérieuse de la défense de leur pays
contre de telles attaques. Les exercices nommés Austere Challenge (Défi
sévère) devraient poursuivre la longue lignée des exercices conjoints,
au cours desquels le déploiement de forces supplémentaires et des
installations de défense antimissile en Israël ont été pratiqués.
La
base du système de défense antimissile israélien est constituée des
armes de sa propre conception (missiles antibalistiques Arrow) et des
armes américaines (Patriot des différentes modifications). Le système de
combat rapproché Iron Dome, dont le déploiement a été effectué
récemment, protège l'Israël des missiles de courte portée et d'attaques
au mortier de territoires de l'Autorité palestinienne.
La
préparation pour les exercices Austere Challenge a commencé à l'automne
2011. Les manœuvres devaient avoir lieu à la fin de janvier, ou la
première moitié de février, mais la situation a évolué plus rapidement.
Les observateurs parlent actuellement de la vraie raison du report des
exercices.
« Attention, danger d'avalanche! ». Ce
panneau d'alerte qui est installé sur les routes de montagne vient tout
de suite à l'esprit pour évaluer la situation actuelle. La guerre est
attendue depuis longtemps dans la région, et aujourd'hui, lorsque les
deux parties ont soulevé la rhétorique jusqu’à un très haut degré, la
situation rappelle vraiment une couche de la neige, suspendue au-dessus
d’une pente, et elle pourrait partir vers le bas à cause d’un moindre
coup.
L’ensemble des problèmes de sécurité régionale
n’est pas limité à l’Iran. L'Israël a également une frontière avec la
Syrie, où la confrontation entre le gouvernement et l'opposition se
poursuit, tandis que d'autres pays arabes sont en train de menacer de
plus en plus la Syrie.
Si on parle uniquement de
l'Iran, on peut conclure qu’il y a une probabilité suffisante du début
des frappes aériennes israéliennes contre les installations nucléaires
iraniennes et les zones où sont placés les missiles, pour qu’on soit
angoissé par rapport à cette question à Téhéran. Dans de telles
circonstances, les manœuvres conjointes avec les États-Unis peuvent être
interprétées comme une menace directe, si ce n'est pas un début des
opérations. On ne peut donc pas exclure que les exercices
américano-israéliens pourraient conduire à une attaque iranienne sur les
forces et/ou les objets américains et israéliens.
En
même temps, certains experts affirment qu'une telle attaque de la part
de l’Israël ne serait pas appropriée. Le programme nucléaire iranien a
déjà dépassé le stade où il peut être arrêté, ou du moins sérieusement
retardé avec des frappes d’une seule zone. Une offensive aérienne de
grande échelle pendant plusieurs jours qui impliquera la plupart des
escadrons de la «première ligne» des Forces aériennes d’Israël est
nécessaire pour obtenir le résultat souhaité. Une telle opération est
inimaginable sans que le pays puisse dominer dans l'air, ce qui signifie
le début de la guerre.
En outre, de nombreuses
principales installations nucléaires iraniennes se trouvent sous le sol,
et leur destruction nécessite l'utilisation des armes nucléaires, ou
l’utilisation des forces spéciales, équipées d’armes nucléaires, qui
doivent pénétrer sur l’objet.
Toutes les autres méthodes n’ont pas de grandes chances de réussir. Les militaires israéliens ont reconnu « qu'il n'y a pas de solution miracle qui peut instantanément détruire le projet nucléaire iranien ».
Une
autre version de transfert de la date des exercices, c’est ce qu'ils ne
sont plus nécessaires. Israël et les Etats-Unis seraient déjà en train
de préparer une opération militaire contre l'Iran et la réalisation de
grandes manœuvres détournerait les forces et les moyens nécessaires, et
mettra l’adversaire sur ses gardes. Cette version est toutefois
également incomplète.
Des mouvements des forces
américaines ont lieu dans la région, mais ils ne sont pas assez nombreux
pour des opérations de grande échelle. Deux ou trois groupes de
porte-avions, pourraient provoquer des dommages importants en Iran, et
endommager gravement son infrastructure, mais ils ne pourraient pas
atteindre l'objectif principal – la garantie d’arrêt de son programme
nucléaire.
Par ailleurs, après une telle attaque, ce
programme, dont le statut suscite aujourd'hui des interrogations,
pourrait accélérer irrévocablement la fabrication de munitions
nucléaires par les spécialistes iraniens. Ces armes pourraient être
destinées à prévenir une nouvelle attaque américaine, mais il est
possible que l’Iran se prépare pour une frappe de représailles, dont le
but est difficile à prédire. Dans ce cas, autant Israël que la grande
base américaine dans la région pourraient être visés.
Il
n’y a pas de doute qu’une telle frappe pourrait être un début de la fin
pour l’Iran, vu les capacités de ses adversaires. Mais dans ce cas,
personne ne se porterait garant des conséquences de ces événements pour
Israël et les Etats-Unis.
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