Après des mois de violences extrêmes, les besoins sont immenses en Centrafrique. Les responsables d’églises s’engagent dans la réconciliation et la reconstruction.
Un million de personnes ont été déplacées par les violences en Centrafrique. Elles ont trouvé refuge dans des camps de fortune installés un peu partout dans le pays. La seule ville de Bangui en compte déjà 57. Le camp installé à l’aéroport compte 100 000 personnes ! Mais derrière les chiffres, il y a une immense détresse humaine et la menace d’une grave crise humanitaire.
Notre équipier sur place raconte : « Je suis allé prier avec des chrétiens réfugiés dans le camp de l’aéroport. Ils vivent comme des animaux, dans une promiscuité propice aux épidémies. Il n’y a pas de latrines et le manque d’eau potable et de nourriture commence à se faire sentir. » En plus de vivre dans des conditions dégradantes, les chrétiens doivent vivre avec la peur d’être encore victimes d’attaques au sein même du camp : « Des anti-balakas et des ex-sélékas se sont infiltrés dans le camp et à la première occasion, ils n’hésitent pas à faire exploser une grenade parmi les chrétiens réunis. »
Mais ces difficultés n’ont pas altéré leur confiance en Dieu et ils continuent et de Le louer et de se réunir pour prier.
Des pistes d’action
Face à la crise humanitaire qui s’annonce, les représentants de l’Eglise catholique et de l’Alliance protestante évangélique de Centrafrique tirent la sonnette d’alarme. Ils sollicitent « une réponse forte de la communauté internationale » et soulignent le « besoin urgent de nourriture, de médicament, d’eau potable… » Dans l’appel de Bangui II (*) daté du 15 janvier 2014, ils proposent des pistes d’action comme la mise en place d’une aide humanitaire et d'une commission d'enquête internationale indépendante.
Ils réfutent également toute assimilation des « anti-balakas » à des milices chrétiennes : « En effet les anti-balaka sont l’expression du ras-le-bol d’une partie de la population, constituée majoritairement de jeunes, face aux nombreuses exactions commises par les rebelles de la séléka ».
Depuis l’arrivée des Sélékas en mars 2013, les responsables d’églises se sont engagés dans diverses actions visant à apaiser les tensions interreligieuses et veulent continuer à porter le message de paix donné par l’Evangile.
Sujets de prière
Remercions Dieu pour l’élection rapide d’une présidente de transition, Catherine Samba-Panza,
Prions pour les déplacés, en particulier ceux du camp de l’aéroport,
Prions pour la guérison et la réconciliation dans le pays.
L’appel de Bangui II est une mise à jour de l’appel de Bangui.
Source: http://www.portesouvertes.fr/informer/lettres-de-nouvelles/filrouge/2014/janvier/centrafrique-les-responsables-chretiens-tirent-la-sonnette-d-alarme-fr
