vendredi 13 avril 2012

La Grèce commence la vente de ses actifs nationaux

Les discussions sur les soldes des actifs nationaux grecs se sont terminées, Athènes est passé aux actes concrets. Gazprom participe par exemple à l'appel d'offres lancé pour l'achat du géant gazier DEPA. Les compagnies pétrolières et les compagnies des eaux, les autoroutes et les chemins de fer, les aéroports, les ports maritimes et les stations balnéaires sont mis en vente. Cependant, il ne s'agit pas de la perte de la souveraineté, racontent les experts. Le gouvernement grec vend ses parts dans l'économie nationale aux investisseurs étrangers dans le cadre de la privatisation, coordonné avec les créditeurs de l'UE et le FMI. Pour recevoir leur aide les Grecs doivent réduire les dépenses budgétaires de 20 milliards d'Euros d'ici à 2015. D'ici à 2017 cette somme doit atteindre 50 milliards. L'année dernière Athènes hésitait à procéder à la privatisation et elle négociait avec les investisseurs potentiels en les rebutant par leur lenteur. Cependant, la situation a poussé la Grèce à se dépêcher. Le Vice-président de l'Association des entrepreneurs Delovaya Rossia Anton Danilov-Danilian a raconté à La Voix de la Russie que ces derniers temps les Grecs en Russie sont devenus beaucoup plus actifs. Les représentants de l'ambassade grecque et l'ambassadeur visitent souvent des forums différents où participent les investisseurs russes et ils les invitent activement en Grèce. En octobre 2011 les grecs ont négocié avec le monopoliste russe les Chemins de fer de Russie sur la vente possible des Chemins de fer de Grèce. Les Grecs ont également intéressé la partie russe par la participation possible à la privatisation de la compagnie minière de nickel « Larco ». Cette année plusieurs investisseurs russes vont prétendre aux compagnies grecques: le géant gazier DEPA et la compagnie pétrolière Hellenic Petroleum. La Turquie est très intéressée par les ventes qui commencent en Grèce. Les voisins les plus proches des Grecs s'intéressent aux ports maritimes du Pirée et de Thessalonique, aux stations balnéaires et aux biens immobiliers qui s'y trouvent. Bien sûr les soldes grandioses ne vont pas se passer sans la participation des compagnies américaines et européennes. Cependant, si cette liquidation peut résoudre même partiellement les problèmes grecs, finalement elle pourrait mettre le pays dans une situation encore plus difficile, a souligné dans son interview accordée à La Voix de la Russie le Directeur de l'Institut des problèmes de la mondialisation Mikhaïl Deliaguine. Le problème de la Grèce ne consiste pas en ce qu'elle a des dettes, mais il consiste en ce que l'industrie n'y est pas très développée. Et quand elle aura vendu ce qui travaille et rapporte, elle aura encore moins de production. Il n'est pas certain qu'elle puisse "exister" après cela. Après l'adhésion de la Grèce à l'UE il ne s'agissait plus de l'indépendance économique. Surtout, après son entrée dans la zone euro. Toutes les décisions économiques sont prises par d'autres. L'UE définie tout ce qui est lié aux règles du jeu. C'est pourquoi heureusement la perte de la souveraineté ne menace pas la Grèce parce qu'elle n'en a pas depuis longtemps ". Du point de vue stratégique l'économie grecque ne pourra pas sortir elle-même de cette impasse, croit Deliaguine, parce que la Grèce fait partie du problème européen et c'est un fragment de la crise globale. Cependant, le fait que les investisseurs russes peuvent devenir possesseurs des actifs grecs est une très bonne nouvelle.

Source:
http://french.ruvr.ru/2012_04_10/dette-crise-economique-Grece/