Des manifestations ont été tenues à Paris et New York notamment
Photo : François Pesant - Le Devoir
Des
étudiants de la City University of New York ont participé à un
rassemblement en après-midi devant les bureaux de la Délégation générale
du Québec, situés au Rockefeller Center.
À retenir
Du Figaro à Al Jazzera
Des médias étrangers ont relayé les reportages et les images de la
manifestation monstre. Le Point.fr titrait : « Québec : centième journée
du conflit étudiant, la société divisée ». Le Figaro et Le Monde de
Paris comme Le Soir de Bruxelles ont plutôt mis l’accent sur la « marée
humaine » qui a déferlé hier sur la ville.
Le Monde a d’ailleurs multiplié les efforts ces derniers jours pour
expliquer le conflit à ses lecteurs, notamment en publiant des textes de
l’auteur Jean Barbe et du philosophe Jocelyn Maclure.
Le site de la chaîne Al Jazzera English a manchetté pendant une partie
de l’après-midi sur l’événement montréalais, tout comme le réseau
d’information continue CNN.
À New York, hier, alors que le cortège de manifestants se mettait en
branle à Montréal vers 14 h, un groupe de personnes réunies près de la
Délégation du Québec s’est élancé le long de la 48e Rue. Le
rassemblement était organisé par le mouvement Occupy et des associations
étudiantes notamment de CUNY (City University of New York). « Il y a
des manifestations à New York, à Vancouver et à Paris. Je vais discuter
avec des gens en Russie et ce midi j’étais avec la Suisse. La popularité
du mouvement est rendue internationale et est indéniable », s’est
réjoui hier Martine Desjardins, la présidente de la Fédération étudiante
universitaire du Québec.
Mais avant même que Montréal et New York manifestent, des centaines de
personnes à Paris et Lyon se sont réunies en solidarité. Place
Saint-Michel à Paris, quelque 200 étudiants français et québécois se
sont rassemblés près de la célèbre fontaine située au coeur de la
capitale. Parmi la foule bigarrée venue soutenir hier les étudiants
québécois, on remarquait des représentants d’organisations politiques de
gauche, des élus de la ville de Paris, l’ancienne ministre de la
Culture Louise Beaudoin et le généticien Axel Kahn, candidat socialiste
aux élections législatives.
« Nous sommes admiratifs du combat des étudiants québécois, a dit ce
dernier, qui fut aussi recteur de l’Université Descartes (médecine), à
Paris. Le fait que ces étudiants refusent cette vision marchande de
l’éducation, c’est très important pour nous. Je ne sais pas s’ils
gagneront, mais les choses ne seront plus jamais les mêmes après. »
Pendant une heure et demie, la joyeuse assemblée a conspué le
gouvernement de Jean Charest et sa loi spéciale. « On ne peut plus
véhiculer l’image d’un Québec accueillant et libre », criait dans un
mégaphone un représentant de Sodé-Québec (Solidarité démocratie Québec),
le collectif d’étudiants français et québécois à l’origine de la
manifestation.
De passage à Paris, Louise Beaudoin, qui fut également ministre des
Relations internationales du Québec, s’est jointe aux manifestants. Dans
la journée, elle avait déjeuné avec des sénateurs français, dont
l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin. « Ils voulaient tous
savoir ce qui se passe au Québec et pourquoi les étudiants
manifestaient, dit-elle. Dans la classe politique française, tout le
monde suit ce qui se passe chez nous. »
Depuis peu, tous les grands médias français ont consacré de longs
reportages au « printemps érable ». La plupart s’étonnent de la violence
des manifestations dans un pays qui a généralement en France la
réputation d’être pacifique. La longueur du conflit surprend aussi une
population habituée à ce que son gouvernement ménage les mouvements
étudiants.
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