La croissance économique accuse une baisse
significative. Les indicateurs économiques sont dans le rouge à
l’exception des transferts des MRE. C'est dans cette conjoncture
difficile que le gouvernement souhaite vendre une partie des réserves en
or, chose que refuse la wali de Bank Al Maghrib.
Une note du HCP (Haut-commissariat au plan), publiée
hier, annonce de sombres perspectives économiques pour le Maroc. La
croissance durant le premier trimestre n’a atteint que 2,2%, c’est loin
derrière les 5,3% enregistrés au quatrième trimestre 2011. Cette
contre-performance est réalisée alors que l’activité dans « les pays
avancés progresse à un rythme légèrement plus soutenu qu’au quatrième
trimestre 2011, affichant une hausse respective de 0,3% et 0,4%».
Les services de Ahmed Lahlimi expliquent cette baisse notamment par
« la contraction de 11,7% de la valeur ajoutée agricole. Les activités
hors agriculture auraient continué de soutenir la croissance économique
globale, bien que leur rythme de croissance se soit également tempéré ».
Et il n’y a pas que l’agriculture qui est à l’origine de ce
tassement, la croissance dans les autres secteurs économiques n’y était
pas au rendez-vous, enregistrant une baisse à 4,3% contre 5,6% durant le
premier trimestre 2011. « Ce ralentissement est attribuable à la
décélération des activités secondaires, dont le rythme d’évolution
n’aurait pas dépassé 1,9%, au premier trimestre 2012, contre 5,7% au
quatrième trimestre 2011 ».
La publication de ce bulletin de conjoncture du HCP vient dans un
moment très délicat pour le gouvernement Abdelilah Benkirane, son projet
de loi de finance 2012 prévoyant une croissance de 4,2%, traverse une
rude épreuve à la Chambre des conseillers. Pire encore, cette note
corrobore largement les prévisions du wali de Bank al Maghrib, révisant à
la baisse la croissance à 3%.
Les transferts des MRE dans le vert
Si la croissance est en berne et les indicateurs économique sont dans
le rouge, les transferts des MRE poursuivent leur trend haussier.
Durant le premier trimestre, ils ont enregistré, selon les chiffres de
l’Office de change, une nette évolution de l’ordre de 7,7%, par rapport à
la même période une année auparavant : 8911,1 millions dh contre 8270,9
MDH en 2011. Cette tendance est appelée à connaître une certaine
amélioration à l’approche de l’été.
Le gouvernement souhaite vendre une partie des réserves d’or
Comment sortir de cette conjoncture économique difficile ? La réponse
à cette question est au cœur d’une polémique entre le gouvernement
Benkirane et la wali de Bank Al Maghrib, Abdellatif Jouahri.
L’exécutif lorgne, en effet, les réserves en or, estimées à 22.000
tonnes. Il en souhaite vendre une partie pour renflouer les caisses et
couvrir, ainsi, le déficit de la Caisse de compensation. Une proposition
refusée, pour le moment, par Jouahri. Le stock en or équivaut, sur le
marché mondial, à 8 milliards dh, il place le royaume à la 8ème place dans le monde arabe, derrière des pays hautement pétroliers comme l’Arabie saoudite ou l’Algérie.
Source:
http://www.yabiladi.com/articles/details/10573/face-crise-economique-maroc-contraint.html