Plus de 90 personnes, les civils pour la plupart, ont été tuées en Syrie pendant le bombardement de la ville de Houla. Les combattants de l’Armée syrienne libre (ASL) ont presque simultanément déclaré qu’ils refusaient d’appliquer le plan de paix de Kofi Annan. Les experts disent que la situation en Syrie tend à nouveau à échapper au contrôle.
Selon les premières informations, le pilonnage massif de la ville de Hula dans la nuit de vendredi à samedi serait le fait des troupes gouvernementales. Ces données ont été démenties dimanche par les autorités syriennes qui rejettent l’implication de l’armée dans le massacre des civils à Houla, a fait savoir aux journalistes à Bagdad le porte-parole du MAE syrien Jihad Makdesi. Mais les militants des Droits de l’Homme ont déjà recensé à Houla 92 habitants tués dont plus de trente enfants. Des actions de protestation ont éclaté dans d’autres villes syriennes et les représentants de l’opposition ont demandé à la communauté internationale de créer un front uni contre Bachar Assad et de riposter par des opérations militaires. On croyait pourtant depuis quelques semaines que la situation en Syrie était en train de se normaliser, fait ressortir Goumar Issaev, analyste du Centre d’études du Proche-Orient contemporain.
Il y a eu des améliorations en ce qui concerne l’approvisionnement en produits alimentaires en eau parce que les infrastructures sont les premières à pâtir de la crise. Mais on a l’impression qu’il y a en Syrie des forces qui sont intéressées à l’escalade du conflit et ne veulent pas laisser la situation se normaliser.
Les manifestations spontanées et les appels belliqueux de l’opposition sont une réaction directe aux événements à Houla mais les circonstances de ce qui vient de se passer n’ont pas encore été élucidées, estime l’expert de l’Institut russe d’études stratégiques Ajdar Kourtov.
La guerre civile, c’est toujours une tragédie et il est difficile de déterminer la part de responsabilité de chacune des parties s’il s’agit de crimes de guerre. Je pense pour ma part que tout cela fait le jeu de l’opposition parce qu’elle peut désormais en appeler à l’opinion publique internationale en dénonçant les crimes contre l’humanité ce dont elle ne se prive pas.
La situation est encore aggravée par le fait que l’ASL a décidé de se retirer du plan de Kofi Anna. En fait, c’est l’ASL qui est la partie la plus dangereuse de l’opposition à l’intérieur du pays, estime Goumer Issaev.
L’opposition syrienne a été dès le début très divisée. Mais, d’autre part, l’Armée syrienne libre est un élément assez actif de cette opposition. Il s’agit précisément des combattants qui ont pour la plupart désertés l’armée régulière et lancent maintenant des attaques contre le régime en place. Ils sont réellement dangereux pour les autorités du moment qu’il compte un grand nombre de militaires professionnels.
La communauté internationale a déjà condamné le bombardement de Houla. La secrétaire d’État des États-Unis Hillary Clinton l’a qualifié de cruauté. A son tour, madame le ministre des AE de l’UE Cathrin Ashton a appelé les autorités syriennes à faire cesser la violence. Quant au MAE français, il a promis de convoquer prochainement une réunion extraordinaire du groupe des « amis de la Syrie ».
92 personnes ont été tuées pendant le bombardement de la ville syrienne de Hula. L’Opposition en accuse les troupes gouvernementales et appelle à lancer des actions en représailles en oubliant le plan de paix avancé par Kofi Annan. On a l’impression que les perspectives du règlement pacifique sont à nouveau remises en question en Syrie.
Source:
http://french.ruvr.ru/2012_05_27/Guerre-civile-Syrie-Kofi-Annan