Chaque crise économique débouche sur une prise de conscience collective. En Europe, ce moment approche. Des millions de personnes devront bientôt faire face au chaos et admettre que l'euro, tel que nous l'avons connu, est chose du passé.
Pour comprendre le pourquoi de cette situation, il faut avant tout perdre quelques illusions. Jusqu'à maintenant, la crise de la dette européenne s'est traduite par une série de « moments charnières », qui devraient plutôt être qualifiés de « marches d'escalier » descendant toujours plus bas. Le deuxième round des élections législatives grecques, qui aura lieu le 17 juin, constitue l'une de ces marches vers l'abîme. Malgré que les partis en faveur du plan de sauvetage figurent en tête des sondages, il apparaît certain qu'une nouvelle monnaie va bientôt circuler dans les rues d'Athènes. La Grèce ne pourra tout simplement pas demeurer dans la zone euro. En effet, les épargnants retirent leur argent des banques nationales et les contribuables diffèrent leurs paiements d'impôt. Les entreprises tardent à payer leurs fournisseurs - parce qu'elles n'en ont plus les moyens ou parce qu'elles espèrent régler bientôt leurs comptes à l'aide de drachmes dévalués.
La troïka composée de la Commission européenne (CE), de la Banque centrale européenne (BCE) et duFonds monétaire international (FMI) s'est montrée incapable de relancer l'économie grecque, et tout nouveau plan de sauvetage financier risque de se heurter aux mêmes écueils. Dans un moment de frustration, la directrice générale du FMI Christine Lagarde a dit : « En ce qui concerne les Grecs, je pense aussi à tous ces gens qui essaient tout le temps d'échapper aux taxes ».
Mme Lagarde a épuisé son capital d'empathie, ce qui est absolument regrettable. La monnaie unique ne convient pas à l'Europe, et c'est ce que la débâcle grecque nous démontre par-dessus tout. La « dévaluation interne » (un euphémisme pour « coupures budgétaires massives ») devait favoriser la compétitivité et faciliter le paiement des dettes, mais le coût humain en est beaucoup trop élevé.
Après cinq ans de récession et de promesses non tenues, le taux de chômage dépasse maintenant 20 pour cent et les nouvelles mesures d'austérité promettent d'aggraver la situation. Dans ce contexte, il est normal que le mécontentement se fasse sentir dans les urnes. Et puisque le FMI, la Commission européenne et la presse financière spéculent sur une sortie possible de la zone euro, quel investisseur serait assez imprudent pour signer des contrats à long terme en Grèce en ce moment?
Source:cameroonvoice.com
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