
Un gouvernement d'union nationale n'est pas chose courante, y compris en Israël et même pendant les périodes de guerre et d'extrême tension. Tant que le scénario était celui d'élections législatives anticipées en Israël en septembre, l'administration Obama estimait qu'il n'y aurait pas d'attaque contre les installations nucléaires iraniennes avant octobre et que la fenêtre de tir pour l'aviation israélienne serait d'à peine quelques semaines. Mais avec un gouvernement d'union nationale disposant d'une très forte majorité au parlement tout change.
Pour Voice of America, cela ne signifie pas qu'il existe aujourd'hui un consensus au sein du cabinet israélien pour attaquer l'Iran, mais que si un consensus est trouvé, il aura bien plus de force car il sera appuyé par une large majorité des forces politiques du pays. La radio publique américaine rappelle aussi que le dirigeant de Kadima, Shaoul Mofaz, d'origine iranienne et ancien chef d'état-major de l'armée israélienne, déclarait il y a un mois dans une interview que: «permettre à l'Iran d'obtenir une capacité nucléaire changerait les rapports de force dans la région et qu'Israël ne peut pas l'accepter»
Le ministre de la défense israélien Ehud Barak a été plus explicite en expliquant le 1er mai qu'à ses yeux: l'Iran disposant d'une arme nucléaire est plus dangereux qu'une attaque contre l'Iran. «Je pense que cela est bien compris à Washington et à Jérusalem qu'aussi longtemps qu'il y aura une menace existentielle contre notre peuple, toutes les options pour empêcher l'Iran d'avoir une armé nucléaire doivent rester sur la table. J'ai suffisamment d'expérience pour savoir qu'une option militaire n'est pas simple. Cela sera compliqué avec des risques associés. Mais une République islamique d'Iran radicale avec des armes nucléaires sera plus dangereuse pour la région et pour le monde».
Et Charles Krauthammer de conclure son éditorial: «Netanyahou a annulé les élections de septembre qui lui auraient donné quatre années de plus au pouvoir. Il a choisi à la place de former une coalition nationale qui lui garantit 18 mois de stabilité - 18 mois durant lesquels, si le monde n'agit pas pour stopper l'Iran (par la diplomatie ou d'autres moyens), Israël le fera».
Photo: Le pilote israélien d'un F-16I en 2007. REUTERS/Gil Cohen Magen.
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