Par Esther Grève
Les déclarations ayant trait au processus de paix israélo-palestinien se poursuivent, différents responsables politiques exprimant leurs positions et propositions sur la question. Cette semaine, c’est le chef de la diplomatie allemande qui, en visite en Israël et dans les territoires disputés, a appelé à une reprise des négociations. Mahmoud Abbas a mis Israël devant le choix des implantations ou de la paix, et il a également déclaré que le retrait israélien de Judée-Samarie était tout à fait faisable, rappelant les retraits du Sinaï et de la bande de Gaza (devenus, rappelons-le, des bases terroristes depuis le désengagement israélien…). Et tous les documents déjà prêts à être déposés sur les bureaux des 63 agences de l’ONU pour l’adhésion de l’« Etat de Palestine » à ces instances, vont rester en suspens pour donner une « chance » aux négociations. Le premier ministre turc Erdogan a quant à lui énoncé qu’« Israël doit se retirer des territoires conquis en 1967 » et « permettre au Hamas de participer aux négociations de paix » ! Ce lundi, l’émir du Qatar fait du règlement du conflit israélo-palestinien une urgence en raison du « printemps arabe », qui « a placé aujourd’hui Israël en confrontation directe avec le peuple arabe, et non pas seulement avec les dirigeants arabes », alléguant que « notre région ne connaîtra pas la paix tant que la question palestinienne n’aura pas trouvé de solution ». La pression diplomatique des nations avec sa rhétorique plus ou moins variée pèse donc sur l’Etat juif en ces jours-ci. Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a assuré au secrétaire d’Etat américain lors de leur rencontre : « nous sommes déterminés à relancer les pourparlers de paix avec les Palestiniens ».
Concernant la guerre médiatique livrée à Israël, l’Etat d’Israël vient de publier ce dimanche son rapport officiel (demandé par Benjamin Netanyahou) sur l’affaire Mohamed Al-Dura qui, en septembre 2000, avait déclenché une tempête anti-israélienne de par le monde et renforcé la deuxième intifada (soulèvement arabe contre Israël) : suite au reportage de France 2 de Charles Enderlin montrant un enfant palestinien, Mohamed Al-Dura, blessé par balles dans les bras de son père Jamal Al-Dura, la haine d’Israël avait franchi un pallier important à un niveau mondial. Ni l’enfant ni son père n’avaient été en réalité atteints par des balles israéliennes, preuve en a étéfaite au terme d’une minutieuse enquête. Une partie du monde journalistique a décrié le rapport mettant en cause France 2 et leur collègue Enderlin, parlant de « lobbyistes pro-israéliens ». Peter Bouckaert, un responsable de Human Rights Watch, a qualifié le rapport de nid de « mensonges typiques de Tsahal. » Le rapport israélien rejoint les conclusions de l’enquête de Philippe Karsenty Semaine du 18 au 24 mai 2013 en France qui a œuvré pendant plus de 10 ans pour le rétablissement de la vérité au niveau de la justice française et attend l’arrêt de la Cour d’Appel de Paris prévu le 26 juin.
Concernant le conflit syrien, après des tirs de l’armée syrienne sur une patrouille israélienne sur leplateau du Golan, le chef d’état major de Tsahal a été très clair : « Nous ne permettrons pas que le versant syrien du Golan ne soit transformé par Assad en zone terroriste contre nous », « Si Assad décide d’empirer la situation sur le plateau du Golan, il devra en subir les conséquences. Nous défendrons les frontières de notre pays ». Mais il est peu probable qu’Assad s’aventure à une confrontation avec Israël, les événements de ces derniers jours étant certainement destinés à sauver l’honneur d’un régime à l’agonie, par une guérilla contre l’ennemi sioniste… La Russie a pour sa part envoyé au moins 12 navires de guerre pour voguer près des côtes syriennes, sous le prétexte d’assurer la « stabilité dans cette région », initiative très mal vue par les responsables occidentaux. Au plan du conflit intérieur, l’assaut a été donné sur le bastion rebelle de Qousseir par de très violents bombardements et des raids aériens, et le Hezbollah y a renforcé ses troupes. Les Etats-Unis ont dénoncé cette ingérence du mouvement terroriste.
En Egypte, les heurts augmentent ces dernières semaines entre les Frères musulmans au pouvoir et des islamistes plus extrémistes qu’eux, les salafistes ; un chef salafiste a appelé à assassiner Mohamed Morsi parce qu’il n’applique pas la législation de la charia. Il en va un peu de même en Tunisie où des salafistes se rassemblant à Tunis ont été dispersés par la police, après quoi le chef du mouvement islamiste tunisien Ennahda, Rached Ghannouchi, a annoncé qu’il souhaitait rallier « les franges modérées » de la mouvance djihadiste du pays. Et en Egypte, des affrontements entre musulmans et chrétiens ont eu lieu vendredi dans une église d’Alexandrie, suite à une querelle entre deux jeunes, l’un chrétien, l’autre musulman, faisant 1 mort et des dizaines de blessés. En Libye, l’Etat ne parvient pas à avoir la suprématie sur les groupes armés qui se sont constitués avec le « printemps arabe », ce qui a entraîné la démission du ministre de l’Intérieur cette semaine, qui s’était attelé à cette tâche.
L’Iran se prépare aux présidentielles qui se tiendront le mois prochain. Cette semaine, le Conseil des gardiens de la Révolution a écarté deux candidats majeurs en ne validant pas leur candidature, dont un proche d’Ahmadinejad. De la sorte, il s’avère que les candidats aux élections qui seront proposés au peuple sont de la mouvance conservatrice, proches du régime des Ayatollahs. La figure de l’un d’entre eux est révélatrice du sens et de la motivation profonde de la politique iranienne : Mohsen Rezai est un des deux suspects responsables de l’attentat de Buenos Aires, le 18 juillet 1994, qui avait détruit un bâtiment abritant plusieurs associations juives, faisant 84 morts et 230 blessés. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international d’Interpol.
L’actualité de cette semaine est aussi particulièrement marquée par les attentats. L’Irak ne cesse d’être ensanglanté par les attentats à la bombe entre sunnites et chiites, faisant craindre le déclenchement d’une nouvelle guerre civile. Lundi, une dizaine d’attaques contre la communauté chiite ont été perpétrées à travers le pays, faisant au moins 95 morts. L’Union Européenne a condamné avec force ces attentats. En Afghanistan, un attentat à la voiture piégée a fait 11 morts, et une attaque à la bombe contre les forces de sécurité a tué 12 personnes au Pakistan. Au Liban, des affrontements entre opposants et partisans du régime syrien ont fait 11 morts et 100 blessés à Tripoli, ville qui est régulièrement le théâtre de l’opposition violente entre ces deux factions. Au Niger, un double attentat a touché un camp militaire, faisant 10 morts et 13 blessés. Au Nigéria, la lutte contre le mouvement islamiste terroriste de Boko Haram continue : l’opération militaire la plus importante depuis 2009 vient de se dérouler vendredi, plusieurs camps de rebelles ayant été pris d’assaut et bombardés par l’armée.
Des catastrophes naturelles ont eu lieu en divers endroits du monde cette semaine. La Chine a connu ces jours-ci une de ses pires périodes d’orages, de crues, d’inondations et de glissements de terrain, faisant 55 morts et 14 disparus. Des pluies diluviennes ont fait un mort et des blessés à Alger. Aux Etats-Unis, une énorme tornade accompagnée de vents très violents, parfois supérieurs à 320 km/h, a dévasté Moore, ville en banlieue d’Oklahoma City, causant la mort de 24 personnes dont 10 enfants (deux écoles ont été détruites), et 377 blessés. Barack Obama a déclaré l’état de catastrophe majeure dans l’Oklahoma. Un séisme de magnitude 5,9 a secoué le Japon, et un tremblement de terre de magnitude 6,1 s’est produit en Russie.
La Corée du Nord a tiré cette semaine 3 missiles à courte portée ; et on apprend par ailleurs qu’elle possède 200 rampes mobiles de lancement de tirs balistiques, soit le double du chiffre avancé par les experts sud-coréens. On apprend aussi que l’un des deux auteurs de l’attentat de Boston qui a fait 3 morts et 264 blessés, Djokhar Tsarnaev, avait laissé un message manuscrit dans le bateau où on l’a découvert, présentant le double attentat de Boston comme des représailles aux guerres engagées par les Etats-Unis dans des pays musulmans comme l’Irak et l’Afghanistan, déclarant aussi son frère Tamerlan « martyr » (ce dernier est mort dans une fusillade avec la police).
En France, la loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels a été promulguée par le président. Par ailleurs, après les scènes d’émeutes qui avaient eu lieu à Paris entre policiers et supporters du PSG à l’occasion de la remise du titre de champion de France au PSG, l’opposition a reproché au gouvernement d’avoir usé de la force contre la « Manifestation pour tous » mais pas contre les casseurs. Le président de l’UMP a avancé l’idée d’un départ de Manuel Valls du gouvernement si le préfet de police n’était pas démis pour l’inertie de la police lors de ces émeutes... Et ce samedi,de nouvelles violences ont eu lieu dans le cadre du football avec une bataille rangée entre supporters de Marseille et de Lyon sur une aire d’autoroute dans le Vaucluse, faisant 16 blessés. Enfin, la France accuse l’ONU d’ingérence : l’Assemblée générale de l’ONU a adopté vendredi une résolution qui range la Polynésie française dans la liste des territoires à décoloniser, alors quedes dernières élections, début mai, ressort la défaite des indépendantistes.
Source: www.lespoir.fr